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Pour briller en société ou s'éviter une jolie déconvenue au moment de pousser les portes du Châtelet.
1. Est-ce qu'il faut donner un pourboire ?
Ca dépend. La règle est a priori simple : on donne généralement quelques piécettes dans le théâtre privé, les pourboires étant interdits dans les théâtres publics de type théâtres municipaux, scènes nationales, maisons de la culture. Donc en gros, si vous allez voir Huster à l'Atelier, il faut s'acquitter d'un euro, alors qu'à la Colline, on ne donne rien. Dans la plupart des cas, des petits écriteaux avisent le public de la marche à suivre, comme au théâtre du Rond-Point par exemple où il est strictement interdit de laisser des pourboires aux ouvreurs.
2. Faut-il se mettre sur son trente-et-un ?
Le temps des robes de soirée est définitivement révolu. Laissez donc votre manteau en bison à la maison, vous n'en aurez pas besoin pour franchir le hall en marbre de l'Opéra de Paris. Toutefois, certains théâtres ont une clientèle plus habillée que d'autres. Personne ne vous empêchera de rentrer à l'Odéon en New Balance, mais vous pointer en robe fourreau à Garnier risque d'être un poil too much. C'est généralement lors des premières dans le théâtre privé que l'on voit le plus de robes à paillettes.
3. Peut-on se rendre au théâtre sans avoir réservé ?
Non, sauf si vous aimez vivre dangereusement. De plus en plus de théâtres réduisent les durées de diffusion des spectacles pour être certains de remplir la salle. Vous aurez peu de chances de trouver votre bonheur si le spectacle a eu de la presse, ou s'il s'agit d'un théâtre très populaire. Misez plutôt sur les théâtres plus intimistes. Sachez également que certains lieux (comme l'Opéra de Paris) revendent à tout petits prix les places qui restent quelques minutes avant le lever de rideau.
4. Frappe-t-on toujours les trois coups ?
Très rarement, et si c'est le cas (la plupart du temps) c'est parce que le metteur en scène l'a inséré dans sa mise en scène.
5. Où faut-il s'asseoir ?
Ni trop près, ni trop loin évidemment. Certaines études ont démontré que la vision du spectacle change selon l'endroit où l'on serait assis. On aurait une vision plus politique de la pièce lorsqu'on est assis au fond de la salle, et une réception plus romanesque lorsqu'on se rapproche du plateau. A vous de voir de quel côté votre cœur penche.
6. Quelle différence entre théâtre privé et théâtre public ?
Autant qu'entre la musique et le cinéma, Aristote et Cyril Hanouna (ou presque). Si le genre est a priori le même, les conditions de production et de diffusion sont radicalement différentes. Le théâtre public (MC93, théâtre de la Commune, Comédie-Française...) considéré de service public est très largement subventionné par l'Etat à travers différents organismes : le ministère de la Culture, le conseil régional, etc., ce qui ne signifie pas pour autant que le théâtre privé n'en bénéficie pas, mais beaucoup moins. Pour subvenir aux coûts des spectacles, le théâtre privé puise des ressources auprès de mécènes et fonds privés et privilégie (attention tout de même aux généralités) une approche plus populaire (acteurs connus, pièces de boulevard, etc.).
7. Est-ce que c'est vraiment cher le théâtre ?
Tout dépend du théâtre. On dit souvent qu'une place dans un théâtre privé est plus onéreuse. Pour « comparer », une place en tarif plein au théâtre de Paris coûte 58 € alors qu'au théâtre de la Colline, elle revient à 29,50 €. Pour combattre cette réputation, les théâtres privés comme publics proposent de nombreuses solutions pour payer moins cher.
8. Pourquoi on s'ennuie au théâtre ?
Parce que parfois, et même souvent, c'est chiant. La preuve avec cet article de Jean-François Morissette et Julianne Racine.
9. Comment et quand applaudir ?
Première règle à respecter si on ne veut pas se retrouver à applaudir des acteurs encore en jeu et passer pour un idiot : attendre le noir puis que la lumière se rallume sur les acteurs en rangée face au public. Sauf plantage total de l'équipe artistique, on compte généralement autour de trois rappels. Si vous assistez à un chef d'œuvre, on vous invite même à vous lever de votre chaise pour exprimer votre contentement. Ensuite, vous pouvez applaudir fort ou mollement, ou pas du tout, c'est à vous de voir.
10. Qu'est-ce que le théâtre de boulevard?
On appelle le boulevard, le théâtre que l’on applaudissait à l’époque boulevard du Temple à Paris. Ce n’est qu’à partir de 1850 que le théâtre de boulevard s’est rapproché du vaudeville, des comédies potaches où il est question d’adultères, d’amants dans le placard et de « portes qui claquent ».