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30 000 € en à peine huit heures sur Kickstarter. Le 27 mai dernier, les fondateurs de Flaneurz lançaient sur les réseaux sociaux leur concept de rollers amovibles. Une paire de sneakers dans une main, des châssis de rollers dans l’autre et vous voilà prêt à rouler sur l’asphalte parisien. Fini la paire de grolles en rab dans le sac à dos, chausser ses patins devient aussi facile qu’enfiler une paire de tongs. Anatomie d’une petite révolution en marche.
Comment est née l’idée d'On Wheelz ?
Florian Gravier : Cette idée, je la partage avec tous ceux qui, un jour, ont vissé leurs chaussures sur des rollers. Ce qui est d’ailleurs une particularité française ! Quand je vivais à New York, je me baladais avec mes montages de baskets sur rollers. Et dans la rue, les gens m’arrêtaient souvent pour me demander ce qu’étaient ces « sneakers on wheels ». Ils n’utilisaient même pas le terme de « rollerskate » ! Traditionnellement aux Etats-Unis, on utilise plutôt des bottines qui ressemblent à des patins à glace. Sur place, j’ai donc commencé à fabriquer à la demande des modèles. Lorsque l’on se déplace en rollers, soit on se retrouve en chaussettes dans le métro, soit il faut avoir une paire de chaussures dans son sac. Il y a trois ans, j’ai eu envie de me lancer dans ce projet, j’ai épargné un maximum d’argent pour pouvoir investir (en travaillant notamment comme maître d’hôtel en Suisse), j’ai suivi une formation sur l’entrepreunariat et enfin cherché la personne qui pourrait m’aider à réaliser mon rêve d’enfant. C’est là que j’ai rencontré Arnaud Darut-Giard, ingénieur issu des Arts et métiers.
Est-ce que les « On Wheelz » vont révolutionner nos déplacements dans Paris ?
Chez Flaneurz, on parle plutôt d’une évolution. Le roller est apparu il y a plus de 250 ans, et les premiers rollers étaient déjà à l’époque détachables grâce à des lanières ou des systèmes qui contraignaient les semelles. Notre interface mécanique permet que la chaussure et le châssis roulant soient solidaires et performants. On allie l’aspect visuel et pratique au côté performance, puisque le roller est aussi fiable que si les chaussures étaient vissées dessus.
Aujourd’hui sur Kickstarter, on propose sept modèles de chaussures (Nike, Adidas, Prada…), que l’on appelle le « pack prêt à rouler », les chaussures sont déjà transformées, on reçoit tout chez soi, prêt à l’emploi. Et il y a l’autre solution : « Send us your shoes ». Les clients nous envoient une paire de chaussures neuve (qui doit correspondre à des spécificités techniques) puis choisissent parmi une sélection de châssis (couleur, type de platine, roues).
Quel futur pour Flaneurz après l’opération crowdfunding ?
D’abord un emménagement dans une pépinière à la Courneuve, dans la cité des 4000. Pour nous, c’était très important que Flaneurz s’engage dans quelque chose de sociétal, faire partie du Grand Paris, de ces zones qui ont mauvaise réputation… Certaines étapes de production seront ainsi sous-traitées auprès de centres d’aide par le travail qui emploient des citoyens handicapés ou en difficulté. On participe aussi à l’association Mobile en ville, qui organise des randonnées de personnes en fauteuil roulant poussées par des valides en rollers. A chaque paire de On Wheelz vendue, on offre 1 km de randonnée à quelqu’un en fauteuil. Et puis aujourd’hui le plus important à nos yeux, c’est de satisfaire ceux qui ont cru en nous en achetant des rollers sans les avoir chaussés !
Nous avons aussi en tête d’autres innovations autour de la « concept shoes », toujours dans le but de donner une autre utilité à la chaussure. La chaussure, c’est bien pour marcher et courir, aujourd’hui on permet de rouler avec, mais pourquoi pas bondir, glisser, voire faire du vélo ?
> Vous avez jusqu'au 30 juin pour les aider sur Kickstarter.