[title]
Une semaine riche en reprises à partir du mercredi 9 novembre, avec quatre immenses classiques du cinéma américain. Une belle occasion de célébrer le meilleur de la culture US et de se sortir la tête des élections outre-Atlantique - qui évoquent surtout, quant à elles, le cinéma d'horreur...
'Taxi Driver' (1976) de Martin Scorsese
L'un des premiers films-cultes qu'on doit au tandem Scorsese-De Niro (après 'Mean Streets' en 1973, mais avant 'Raging Bull', 'Les Affranchis' ou 'Casino'), 'Taxi Driver' diagnostique dès le milieu des seventies une Amérique névrosée, malade, voire même complètement tarée, à travers une New York néo-babylonienne.
Pur produit de la Grosse Pomme, Travis Bickle (Robert De Niro, donc), ancien du Vietnam recyclé taxi de nuit, erre parmi les noctambules, les malfrats, les putes, les dealers, les dingos et les gros schlags... avant de sombrer lui-même dans une folie de plus en plus violente. Et comme Harvey Keitel et la toute jeune Jodie Foster sont également de la partie, on vous laisse imaginer que tout cela ne va pas vraiment être joli-joli... Un véritable must du répertoire scorsesien.
>>> à retrouver à Paris aux UGC Opéra, Gobelins, Lyon Bastille, Rotonde et Maillot
'Boulevard du crépuscule' (1950) de Billy Wilder
Autre film incroyable qui en inspira plus d'un, du 'Player' de Robert Altman à 'Mullholland Drive' de David Lynch, 'Boulevard du crépuscule' reste sans conteste l'un des meilleurs films de Billy Wilder (aux côtés de 'La Garçonnière' ou 'Certains l'aiment chaud').
Critique acerbe d'Hollywood et du miroir aux alouettes de l'industrie du spectacle, où crime, chantage, égocentrisme et arrivisme se taillent la part du lion, le film de Wilder se double d'un polar habile et d'un superbe hommage au cinéma muet (à travers une interprétation incroyable d'une Gloria Swanson vieillissante, et la présence d'Erich von Stroheim ou Buster Keaton), ainsi qu'aux vaillantes petites mains du monde du cinéma. Haletant, cinglant et d'une vivacité incroyable. Dès ses premières minutes (voir ci-dessous), le film vous happe... et il ne vous lâchera pas.
>>> à retrouver au Cinéma Le Desperado, 23 rue des Ecoles, Paris 5e
'Laura' (1944) et 'Rivière sans retour' (1954) d'Otto Preminger
Enfin, last but not least, deux superbes classiques d'Otto Preminger font également leur retour en salles. D'abord, celui qui lui fit connaître le succès auprès du grand public, l'incroyable 'Laura', film noir d'une maîtrise impressionnante, entre ambiance à la Dashiell Hammett et énigmes façon Agatha Christie.
Des décors chargés de symboles, un inspecteur fétichiste, fasciné par la défunte sur laquelle il enquête, et un twist magistral au beau milieu du film, qui en détourne complètement l'intrigue... Tout simplement l'un des monuments du polar de la grande époque.
Plus léger mais presque aussi mythique, 'La Rivière sans retour', autre incontournable de Preminger, où Marilyn Monroe en chanteuse de cabaret accompagne Robert Mitchum et son fils dans une fuite à travers une vallée pour le moins hostile. Un autre genre, celui du western - le seul, d'ailleurs, que tournera Preminger - mais un même érotisme latent, et une même maestria dans la réalisation et l'accaparement des codes du genre, notamment à travers l'usage du CinémaScope, magnifiant les paysages du Grand Ouest américain. Une délicieuse friandise vintage.
>>> à retrouver au Grand Action, 5 rue des Ecoles, Paris 5e