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5 comédies françaises que nous n'irons pas voir en 2017

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Misogynie, blagues racistes, homophobie rampante... 2017 promet déjà son lot de comédies franchouillardes bien nazes.

On ne va pas se voiler la face : 2016 fut quand même une année assez pourrie. Pourtant, sa petite sœur a l'air de vouloir relever le défi de nous faire encore davantage regretter le passage du temps... Voire, quand on jette un œil à ce que le cinéma français mainstream nous a prévu pour l'année à venir, on ne peut s'empêcher d'avoir envie de retourner au XXe siècle. Si, si. Voyez par vous-même...

1/ 'Raid dingue' de Dany Boon : « On n'a pas les combinaisons adaptées pour les pisseuses. »

Ce que nous dit la bande-annonce : C'est donc l'histoire d'une femme (ha ha, oui : une femme !) dans une unité d'élite de la police supervisée par Dany Boon... Voilà ! C'est tout. C'est drôle ? Bah ouais, c'est gol-ri une meuf seule parmi des hommes : on peut la brimer, l'insulter et même faire comme si on voulait la baiser à plusieurs... Voilà quoi, trop marrant !

La recette : 60 % de misogynie, 15 % d'armes à feu (virilité, quand tu nous tiens...) et 25 % de Dany Boon en plein rôle de (dé)composition.

En résumé : Se moque-t-on des femmes ? Des flics ? Ou des deux ? Quoi qu'il en soit, on vous parie un DVD de Bruno Dumont qu'à la fin, Dany Boon tombe amoureux de l'héroïne. Parce qu'en fait, elle a des couilles. Trop bien, quoi.

En salles le 1er février 2017.

    

2/ 'A bras ouverts' de Philippe de Chauveron : « C'est mortel, y a des Roms. »

Ce que nous dit la bande-annonce : Sous leurs aspects policés, les intellos de gauche, finalement c'est comme tout le monde. C'est raciste. Fondamentalement. Et puis, les Roms, c'est flippant. En plus, ils sont trop pauvres pour prendre une douche ! D'ailleurs, vous avez remarqué dans la bande-annonce, ils avancent comme des zombies...

La recette : 70 % de racisme estampillé « Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? » (ce dont le film ose se prévaloir), 10 % de critique des bobos-de-gauche-parisiens-bien-pensants-monde-des-bisounours et 20 % de foutage de gueule des ultra-pauvres. Pardon... des assistés. Belle perf.

En résumé : Sous couvert de faire un sort au politiquement correct, un film qui promet surtout de faire la joie des désormais fameux « boubours » (ou bourgeois-bourrins). A Hollywood, le cinéma de droite, c'est Mel Gibson. Ou Clint Eastwood. En France, c'est ça. Hardcore.

En salles le 5 avril 2017.

      

 

3/ 'Rock'n Roll' de Guillaume Canet : « Tu sais que ce soir, j'vais t'baiser comme une bonne grosse salope, toi ! »

Ce que nous dit la bande-annonce : Que Guillaume Canet a 43 ans. Et qu'il fait sa crise de la quarantaine. Ce qu'il nous raconte par le menu, en mode ego-trip avec bruits de prouts. Rock'n'roll, en effet.

La recette : 100 % de Guillaume Canet qui parle de Guillaume Canet avec Guillaume Canet. What else ?

En résumé : On est d'accord : ça sera peut-être moins pire que Dany Boon ou Christian Clavier. Toutefois, on réservera quand même ce film aux fans de Guillaume Canet. Ou à Guillaume Canet lui-même. Qui a 43 ans, donc. Et un nombril gros comme ça.

En salles le 15 février 2017.

    

4/ 'Alibi.com' de Philippe Lacheau : « Ouais, c'est ça... et mes seins, c'est des vrais ! »

Ce que nous dit la bande-annonce : Que les hommes trompent leurs femmes pendant qu'elles font la cuisine. Bah ouais. Et qu'ils auraient quand même bien besoin d'alibis pour pouvoir s'envoyer en l'air à l'aise avec des p'tites pépées. Ou mater du foot entre potes. A l'ancienne, quoi. Parce que les hommes, c'est comme ça. Voilà. Ah, on oubliait : les rappeurs aussi ont besoin d'alibis, mais surtout s'ils sont homosexuels. Parce que c'est trop la teu-hon, hein...

La recette : 25 % de clichés sur les hommes, 25 % de clichés sur les femmes (la parité, quand même), 30 % de misogynie (l'une des grandes tendances de l'année à venir, manifestement), 10 % d'homophobie et 10 % de caméos pour faire genre (JoeyStarr, Norman Thavaud...).

En résumé : Un film qui aurait pu être l'occasion de dénoncer l'hypocrisie morale du « couple bourgeois bien sous tous rapports ». Mais qui n'a pas vraiment l'air d'en avoir pris la voie. Dommage pour Didier Bourdon et Nathalie Baye.

En salles le 15 février 2017.

   

5/ 'Il a déjà tes yeux' de Lucien Jean-Baptiste : « La tradition, c'est quand même de donner des bébés noirs à des Blancs... Ils ont fumé quoi, à la DDASS ? »

Ce que nous dit la bande-annonce : Tiens, tiens, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas fait d'humour raciste ? Alors, on recommence : on empile les vannes, principalement sur les Noirs - mais un peu aussi sur les gays, ça ne mange pas de pain... De toute façon, comme tout finira bien, on dira que le film est une belle ode à la tolérance. En plus, l'acteur-réalisateur Lucien Jean-Baptiste étant Martiniquais, il paraît au-dessus de tout soupçon...

La recette : Approximativement la même que pour 'Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?', hélas : 80 % de blagues sur les Noirs (et les Blancs, à l'occasion), 5 % de vannes diverses (genre sur les homosexuels, allez) et 15 % de seconds rôles qui auraient pu être sympas (Vincent Elbaz, Zabou Breitman).

En résumé : Bon, là on est peut-être de mauvaise foi. Enfin, disons un peu plus qu'au début. Puisqu'au fond, tout ce qu'on peut souhaiter au film serait qu'il parvienne à traiter de l'adoption, sujet complexe, avec délicatesse. Pourtant, au-delà des intentions du film, on en a quand même franchement assez des vannes racistes. Même si c'est « juste pour rire » (ce que ça n'est jamais vraiment), ou pour se moquer de soi-même. Pas vous ?

En salles le 18 janvier 2017.

    

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