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En 2015, le Whisky Live, plus grand salon européen consacré aux spiritueux, a fait peau neuve en investissant la Cité de la mode et du design. Un pari réussi, visant notamment à rajeunir l’image d’un alcool qui évoque parfois le cendrier en cuir poussiéreux, le cigare à 200 € et la garçonnière garnie de fauteuils club. Dont acte : le public très mélangé de la précédente édition, entre amateurs chevronnés et curieux, a bien rempli les lieux durant ces deux jours, notamment grâce à une programmation autour du cocktail, avec 4 prestigieux bars invités. Cette année, la mixologie fait carrément l’objet d’un événement parallèle : la Cocktail Street, du 23 au 26 septembre.
Que vous soyez novice en la matière ou amateur éclairé, voici un petit guide de survie en 5 points qui pourrait bien vous servir durant ces deux jours de réjouissances spiritueuses.
1/ Du bonheur d’être « matinal »
Certes, le Plateau de la Cité de la mode et du design offre des espaces plus que généreux, avec ses 3 400 m2. Mais si vous voulez éviter de jouer des coudes dès l’ouverture des hostilités (à 13h30 samedi et dimanche), on vous conseille d’arriver tôt pour profiter d’un espace de dégustation plus « aéré ». Bon, on ne vous cache pas qu’après quelques heures passées dans cette salle, l’alcool aidant et la fréquentation augmentant, vous vous rapprocherez forcément de vos voisins, et attendrez sûrement quelques minutes au stand avant de vous faire servir ce 18 ans d’âge tant convoité. Au final, un peu de chaleur humaine et de patience ne font pas mal.
2/ De l’art de préserver son palais
Attention ! Sous ses airs d’open bar des spiritueux, le Whisky Live est avant tout l’occasion de parfaire sa culture éthylique (et donc pas de s’imbiber comme un prince débauché). N’hésitez donc pas à raccourcir cette wishlist bien trop longue que vous compétez depuis des mois, et à vous concentrer (par exemple) sur des marques dont vous avez entendu le plus grand bien sans les avoir encore goûtées. Ou sur des bouteilles chères qui vous font rêver – pour ça, on vous conseille notamment le pass VIP, qui donne accès à de véritables merveilles (ce Macallan 25 ans nous reste en bouche depuis l’an dernier).
Dans le même ordre d’idées, on vous conseille : de manger léger mais de manger impérativement avant de venir, sous peine de finir sous un stand, ce qui n’est pas très pratique pour se faire servir un « dernier » verre. De ne pas avaler chaque whisky dégusté (en premier lieu ceux que vous n’appréciez pas) : ça tombe bien, des crachoirs sont disponibles sur chaque stand, ainsi que des bouteilles d’eau sans alcool (rien de tel pour se désaltérer, et idéal entre deux dégustations). Aussi, l’ordre des dégustations est d’une importance capitale, évitez donc la tourbe et les whiskies très chargés en alcool au début, histoire de ne pas vous anesthésier tout de suite. Amis fumeurs, céder à la tentation c’est bien, savoir y résister un moment c’est mieux ; ou quitte à vous en griller une, attendez d’être passé aux grosses tourbes bien goudronneuses, charbonneuses et terreuses.
Enfin, petite astuce du spécialiste Serge Valentin, et repérée dans cet article de Slate : le grain de café à mâchouiller, qui vous permet de purger votre palais entre deux dégustations, marques, bouteilles. Au contraire, évitez les bonbons mentholés, chewing gum et autres désensibilisateurs bucaux (adieu, clou de girofle).
3/ Voyage, voyages : l’Ecosse et les (nombreux) autres
Si la patrie de Sean Connery fait encore et toujours référence quand il s’agit de malt distillé, d’autres pays et continents tirent leur épingle du liquid game depuis quelques années. A commencer par l’Asie, qui aligne de très belles marques comme Kavalan (Taïwan), Nikka (Japon) et Amrut (Inde) ; si ça n’est pas déjà fait, essayez-les, vous serez agréablement surpris. Autre grosse tendance, le whisky de seigle (ou rye whiskey en VO) venu tout droit des Etats-Unis, avec des marques comme Bulleit, Rittenhouse ou Sazerac. Last but not least, rassurez-vous si vous avez le mal(t) du pays : le whisky français, dont les plus belles heures sont encore à venir, déjà bien représenté avec Eddu, Rozelieures et Uberach. On remarque juste au passage l’absence de distilleries de haut rang comme Glann Ar Mor (Bretagne), Domaine des Hautes Glaces (Alpes) ou PM (Corse).
4/ Un accessoire indispensable : le carnet de notes
Palais, langue et cerveau en ébullition, il y a forcément un moment où vous ne saurez plus où donner de la tête. D’où l’intérêt de se préparer une liste, thématique ou non, avant le jour J. D’où la nécessité aussi de prendre des notes tout au long des dégustations, au moins pour noter vos sensations et les bouteilles qui vous ont séduit, au mieux pour décomposer chaque breuvage (couleur, nez, bouche finale), à l’aide pourquoi pas d’une roue des saveurs. Ou quand le dandy cache un geek…
5/ Le whisky, mais pas seulement
Dans toute cette orgie d’orge et de seigle, on en oublierait presque les nombreux autres spiritueux présentés à ce Whisky Live. A commencer par le rhum avec des représentants de choix comme Velier, Bielle, Clairin ou encore Fair. Yes we canne ! Au programme également, de somptueux gins, cognacs, mezcals et calvados à (re)découvrir. Et bonne nouvelle : ces stands sont souvent moins pris d’assaut que ceux des stars du whisky. Un bon plan B pour fuir la foule aussi, donc.
Voilà, vous avez désormais quelques billes de plus en poche pour profiter au mieux de ces deux jours de folie éthylique. A votre bon plaisir, et un dernier mot pour la route, comme il se doit : slainte !
Quoi ? Salon Whisky Live 2016
Quand ? Les samedi 24 et dimanche 25 septembre 2016, de 13h30 à 19h30 (dès 12h30 pour les détenteurs du pass VIP)
Où ? Les Docks, Cité de la mode et du design, 34 quai d’Austerlitz, 13e
Combien ? Pass Découverte à 65 €, Pass VIP à 120 € pour 1 jour, 195 € pour 2 jours