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« N'est-ce pas un rôle dangereux parce qu'on risque de vous identifier toujours à la petite princesse de 'La Guerre des étoiles'?»
Déjà en 1977, dans une interview pour la télé suisse, un journaliste visionnaire pose cette question à Carrie Fisher. Bingo ! L'Helvète a visé juste car l'étonnante filmographie de Carrie Fisher, décédée le 26 décembre à l'âge de 60 ans, nous apprend qu'il est très difficile d'exister hors d'un personnage culte. Peu de rôles principaux, beaucoup de navets à la limite de l'érotisme bas de gamme (on vous parle de 'Cougar Club' ?), et enfin pas mal d'apparitions en référence à son statut de Princesse Leia - telles que la nonne de 'Jay et Bob contre-attaquent', dont le titre lui-même est une allusion à la trilogie de Lucas.
C'est à l'âge de 21 ans, donc très jeune, que la comédienne intègre le casting de 'Star Wars'. Elle jouit alors d'une célébrité incroyable, dont l'aura retombe en réalité uniquement sur son personnage fictif. Cette distinction explique en partie le peu de grands films à son tableau de chasse, même si ses troubles bipolaires et son addiction aux médicaments ont aussi compliqué la tâche. Certes, il y a son formidable rôle dans les 'Blues Brothers', celui de 'Hannah et ses sœurs' de Woody Allen, ou encore son personnage dans 'Quand Harry rencontre Sally', mais jamais Carrie Fisher ne retrouvera la magie de la petite princesse.
Ce n'est pas une raison pour ne pas s'intéresser aux films bizarres, étonnants ou dingues dans lesquels elle apparaît, en se demandant si un jour on ira les voir.
1/ 'Shampoo' (Hal Ashby, 1975)
Avant 'Star Wars', Carrie Fisher n'avait joué que dans 'Shampoo', un drame à l'eau de rose avec Warren Beatty en coiffeur priapique. La bande-annonce d'époque vaut son pesant de cacahuètes, on y voit d'ailleurs furtivement Warren Beatty en train de faire un brushing à une jeune fille qui a sa tête au niveau de son entrejambes... Que la métaphore soit avec toi.
2/ 'Under The Rainbow' (Steve Rash, 1981)
Comme son nom l'indique, 'Under The Rainbow' fait référence au 'Magicien d'Oz'. Totalement loufoque, l'intrigue repose en effet sur le rassemblement dans un grand hôtel de nains qui passent le casting des lutins. Dans une séquence, Carrie Fisher finit en soutif dans les cuisines de l'hôtel, au milieu de deux nains qui se battent en duel : qui sait si George Lucas ne s'est pas inspiré de cet instant coquin pour filmer Carrie Fisher en petite tenue dans le 'Retour du Jedi' ?
3/ 'Hollywood Vice Squad' (Penelope Spheeris, 1986)
Un bon vieux film à la ricaine avec des putes de boulevard, des courses de bagnoles, des flics qui gueulent « freeze ! » en montrant leur badge, des scènes de cul derrière des persiennes, des synthés qui tachent et des chignons crêpés. En même temps, ça s'appelle 'Hollywood Vice Squad' et ça date de 1986, what did you expect ?
4/ 'Les Banlieusards' ('The Burbs', Joe Dante, 1989)
On arrête de rigoler, car Joe Dante est un vrai bon réalisateur. Dans la lignée des films ridiculisant la vie des banlieues chic américaines, 'The Burbs' joue la carte comico-horrifique, à l'image de ce que faisait Tim Burton à la même époque. On y croise donc un Tom Hanks et une Carrie Fisher en proie à des voisins maléfiques, un peu comme dans votre immeuble avec la vieille qui n'aime pas votre musique, mais en pire.
5/ 'Drop Dead Fred' (Ate de Jong, 1991)
Une sorte de 'The Mask' avec quelques années d'avance : le personnage principal est tout vert et il agit comme dans un dessin animé. Dans ce film, la jeune Elizabeth (interprétée par la délicieuse comédienne Phoebe Cates dont nous sommes amoureux depuis 'Gremlins') s'est inventé un ami imaginaire quand elle était une enfant solitaire. Celui-ci disparaît quelques années avant de resurgir soudain, alors qu'Elizabeth fait ses premiers pas dans la vie adulte. Un délire là encore très proche de l'univers de Joe Dante et Tim Burton, il faut croire que c'était dans l'air du temps.