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A la place du beaujolais nouveau, fêtez plutôt le beaujolais vieillot !

Écrit par
Zazie Tavitian
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L’arrivée du beaujolais nouveau est aussi l’occasion pour les cavistes parisiens de mettre en lumière les autres crus bien plus complexes de cette région.

Il est arrivé, il est arrivé ? Mais qui ? Le beaujolais nouveau évidemment. Depuis une soixantaine d’années, on fête ce vin, tout juste mis en bouteille, le troisième jeudi de novembre. Si cet événement est l’occasion de faire la fête, ce n’est pas toujours celle de déguster du bon vin. De nombreux bars profitent donc de la soirée pour faire découvrir au public d’autres vins du Beaujolais, région qui ne manque pas de beaux crus, à qui le beaujolais nouveau (1/3 de la production et très exporté) vole parfois la vedette.

Pierre-Alexandre Fouquet, co-patron (avec Johan Bonnet) de la cave à vins Inaro à République, organise depuis plusieurs années « Le Beaujolais vieillot ». L’occasion de poser quelques questions à ce passionné qui préfère un bon verre de morgon à un canon du p’tit nouveau, trop médiatique.

Quelles sortes de vins trouve-t-on dans le Beaujolais ?

« Le vin c’est d’abord une histoire de terroir. Dans le Beaujolais, on ne produit (en rouge) que du gamay. C’est un cépage qui a l’avantage de ne pas avoir besoin de beaucoup de soleil, le sol ici est aussi relativement riche. Il y a dix villages qui sont aussi dix grandes appellations dans le Beaujolais : comme le moulin-à-vent, le morgon, le chénas, le côte-de-brouilly, le brouilly ou le saint-amour. Des terroirs qui expriment des vrais savoir-faire. Avec des vins assez complexes aux arômes de fruits rouges, qui apportent une certaine fraîcheur. Plus au sud, on trouve le beaujolais village, une autre appellation moins prestigieuse mais honnête, et encore plus au sud, la simple appellation beaujolais où l’on produit majoritairement le beaujolais nouveau. »


Et qu’est-ce exactement le beaujolais nouveau ?

« A la base, le beaujolais nouveau est un mauvais vin, un vin de grand débit. C’est le tout-va, tout ce qui n’allait pas être vendu, qui ne venait pas des meilleures parcelles. Cette fête a été mise en place alors qu’il y avait une trop grande production de vin, grâce à un décret de 1951 qui permettait de vendre le vin tout de suite après sa vinification et mise en bouteille. Il n’y a aucune vinification en fût, pas de travail du tout. »

Pourquoi le public aime-t-il tant ça ? Ne peut-on pas boire aujourd’hui des bons beaujolais nouveaux ?

« Le public aime plus le côté festif de cette soirée, que réellement le beaujolais en lui-même. Pour les professionnels, ça n’a pas d’intérêt sur le plan de la dégustation. Il y a sans doute quelques producteurs qui font aujourd’hui de belles choses mais ça reste essentiellement de la production massive. »

Beaujolais vieillots chez Inaro

Alors, quels beaujolais vieillots nous conseilles-tu de goûter pour mieux connaître ce terroir ?

- Le brouilly de Robert Perroud, Pollen 2014 :« Très long en bouche, très droit avec des légères notes de vanille » (18 €, prix caviste).

- Le morgon de Roland Pignard : « Un vin produit en biodynamie, avec fermentation malolactique en fût de chêne ; on y trouve des notes un peu animales, de cuir et de fruits rouges » (18 €, prix caviste).

- Le Beaujolais Village du domaine Leonis, Buissonnante : « Un vin plein de glouglou, plus sur le fruit ; on croque en bouche cerise, fruits rouges, fraises un peu compotées » (14 €, prix caviste).

Et aussi : Où fêter le beaujolais nouveau (ou vieillot) à Paris ?

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