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Affiches détournées, fausses affiches : la campagne présidentielle sur les murs de Paris

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Des moustaches ou un nez rouge de clown dans le meilleur des cas, des insultes ou du vandalisme dans le pire. C'est peu dire que les affiches officielles de la campagne présidentielle sont souvent malmenées par les Parisiens, farceurs ou en colère. Selon le quartier dans lequel on se trouve, les murs n'ont d'ailleurs pas le même visage : ici, François Asselineau recouvre chaque parcelle de la ville avec son slogan du Frexit. Ailleurs, ce sont les petits symboles « Phi » du candidat Jean-Luc Mélenchon qui jalonnent le chemin du passant.

Quelques invariants parisiens toutefois : presque partout, l'affiche de Marine Le Pen est gribouillée, arrachée, abîmée, tandis que celle de François Fillon subit le désormais célèbre jeu de mots « Un vol pour la France » en lieu et place de « Une volonté pour la France ». Quand on tend le bâton... Mais ceux qui détournent la communication politique avec le plus de talent, ce sont les artistes de rue, les « culture kidnappeurs » comme se définit par exemple Combo, auteur de plusieurs fausses affiches. 

L'artiste Combo, plutôt léger et ludique.

Le comédien John Goodman, traduit littéralement par « Jean Gentilhomme »

Combo s'est fait une spécialité d'utiliser des personnages issus du monde de l'enfance, des dessins animés, des bandes dessinées, de la télé, pour adapter leur image aux slogans politiques. Sur les murs de Paris, on découvre ainsi le Schtroumpf grognon qui « n'aime pas les élections », Pinocchio déclarant « Jiminy Cricket n'a jamais été mon assistant parlementaire », et même le Christ et son slogan « En Marche sur l'eau ! ». Gros succès public. A tel point que l'artiste demande maintenant à ceux qui le suivent sur Instagram de proposer de nouveaux personnages accompagnés d'un slogan, il choisira les meilleurs et les affichera partout avec le nom de l'auteur. Quelques idées lancées par des fans : « Titi : "Tiens ! J'ai cru voir un gros billet !" », « Lagaffe dormant debout. Slogan : "Réveiller la France" ».

Autre « vandale », Jaeraymie utilise quant à lui des personnalités connues et les recycle en candidats à l'aide d'un calembour. Marion Cotillard devient ainsi Marion Cotillon vantant les mérites de « La France festive ». Le comédien américain John Goodman ('Barton Fink', 'The Big Lebowski', 'The Artist'...) se mue en Jean Gentilhomme avec en étendard la devise « Pour un président gentil ». Petit faible pour Juste Leblanc, personnage tiré du 'Dîner de cons' de Francis Veber et référence à la réplique de Jacques Villeret : « Ah, il a pas de prénom ? » Si beaucoup d'électeurs s'apprêtent en effet à voter blanc, il reste juste à espérer ne pas assister à un vaste dîner de cons ce dimanche. 

Simple et brutal.

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