[title]
On connaît la passion d'Oliver Stone pour les biopics, notamment ceux à vocation politique : 'JFK', 'Nixon', Alexandre', 'W.'... et maintenant 'Snowden'. Après avoir scruté la vie de présidents et d'un empereur, le réalisateur américain a donc jeté son dévolu sur un lanceur d'alertes, et pas n'importe lequel, celui qui a fait trembler le gouvernement le plus puissant de la planète en révélant des informations sur les écoutes téléphoniques et les programmes de surveillance de la NSA. Dévoilé hier sur YouTube, le second trailer du film présente un Joseph Gordon-Levitt badass et torturé, là où le vrai Snowden offre davantage de détachement dans son caractère.
Dans la bande-annonce, il semble également qu'Oliver Stone s'attarde beaucoup sur le couple formé par Snowden avec Lindsay Mills, qu'il a quittée pour s'exiler à Hong-Kong avant qu'elle ne vienne le retrouver plus tard. Mais le plus étonnant dans ce biopic dont on ne sait pas s'il sera bon ou non, c'est qu'il rejoue, quelques années à peine après, des faits qui se sont eux-mêmes déroulés sous l'œil d'une caméra, puisque Snowden avait fait appel à des journalistes lors de ses révélations. Parmi eux, Laura Poitras va réaliser 'Citizenfour', un document incroyable qui participe à l'histoire autant qu'il l'enregistre et l'immortalise.
Alors qu'il se situe pour l'essentiel entre les quatre murs de la chambre d'hôtel où s'est réfugié Snowden, 'Citizenfour' fonctionne comme un polar haletant, parce que la réalité surpasse souvent la fiction quand elle est bien racontée. Claustrophobique au possible, la petite pièce dans laquelle se confie Snowden figure la solitude du lanceur d'alerte, sa traque et sa peur, bien mieux que n'importe quel montage frénétique ou n'importe quelle séquence d'action. La chambre d'hôtel, c'est l'anti-bureau ovale de la Maison Blanche, le lieu où le pouvoir se défait, où la communication se mue en transparence et où le cryptage se décode. Se cacher pour mieux dévoiler, c'est la leçon formidable de 'Citizenfour', et on craint que le 'Snowden' d'Oliver Stone n'apporte pas grand chose à l'histoire.