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« Ma plume est un peu assassine / Pour ces gens que je n’aime pas trop / Par certains côtés j’imagine / Que j’fais aussi partie du lot. » Souvenez-vous, en 2006 Renaud éreintait cette nouvelle catégorie sociale aux contours si flous que le chanteur avouait y appartenir aussi un peu : les bobos. Des bourgeois au look hippie chic, amoureux de la nature et du socialisme, votant à gauche mais dont le portefeuille garni repousse les classes populaires aux périphéries des grandes villes. Aux États-Unis et à Londres, le phénomène est encore plus ancien et on le nomme « gentrification ». En France, les bobos sont si peu identifiables qu'on semble les voir à l'œuvre dans toutes les sphères de l'espace public, arts (films, musique, expos « pour bobos »), politique (la gauche et Anne Hidalgo), société (l'écologie, le féminisme...), alimentation (le bio). Le Marais et Montmartre hier, Pigalle, Belleville et Ménilmontant aujourd'hui se « boboïseraient » à grande vitesse. Fantasme ou réalité ? Bonne nouvelle ou tendance tragique ? Les bobos remplacent-ils vraiment les pauvres dans les quartiers anciennement populaires de Paris comme ceux que nous avons cités ? Les bobos détruisent-ils l'identité ancienne et traditionnelle de Belleville et Ménilmontant ou la cultivent-ils ? Dimanche prochain, la Bellevilloise tentera de répondre à ces questions à travers un cycle de projections-débats organisés à l'initiative de l'association Trajectoires et du collectif Docomoto. Au-delà, on l'espère, des clichés, le documentaire 'A qui appartiennent les villes ?' (Claudia Dejà, 2011) sera diffusé, suivi d'un débat sur la gentrification des quartiers populaires.
Où ? • L'espace Forum de la Bellevilloise.
Quand ? • Dimanche 12 avril à 17h.
Combien ? • 3 € l'entrée.