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Depuis des décennies, les musiciens britanniques et américains n’ont eu de cesse de poser leurs valises dans notre belle capitale, en général pour mettre fin à une vie trop chaotique dans leur pays d’origine, et opérer un changement profond dans leur carrière. Prenez Josephine Baker, Nina Simone ou ce bon vieux « roi Lézard », Jim Morrison, ils ont tous vécu des moments grandioses dans leur ville d’adoption et ont surtout laissé une marque indélébile de leur passage à Paris, tant dans la mémoire des habitants que dans leur carrière respective.
Qui sont les artistes d’aujourd’hui qui ont troqué un temps ou pour la vie leur appart londonien ou leur loft américain pour Paris ? Voici cinq artistes qui ont choisi la Ville Lumière pour donner vie à leur musique...
#1 – Joseph Mount de Metronomy
Le fondateur et leader du groupe vient à l’origine d’une petite commune rurale d’Angleterre appelée Totnes. Le chanteur a vite déguerpi avec son baluchon et s’est installé confortablement à Montmartre en 2013. En plus du changement (radical) de décor, Mount a repensé ses affiliations artistiques. Il a notamment rencontré le réalisateur Edouard Salier qui a réalisé ‘I’m Aquarius’ et surtout Michel Gondry qui a mis en scène le clip de ‘Love Letters’. Côté son, il a pu faire connaissance avec la célèbre trompettiste Airelle Besson que l’on peut d’ailleurs entendre dans le tube cité un peu plus haut. Sûrement très inspiré par ses potes du label parisien Because Music, Joseph Mount a pavé un nouveau chemin pour le groupe, qui a connu un succès sans précédent ces dernières années.
#2 – Benjamin Clementine
L'artiste a connu un début de carrière plutôt étonnant. Après avoir quitté le nord de Londres à l’âge de 19 ans, Benjamin Clementine a traîné dans les rues de Montmartre, a écrit ses textes de chansons dans des chambres d'hôtels (mais pas des palaces, hein), a joué dans les bars de nuit de la ville. Repéré dans le métro, le chanteur a réussi à devenir une figure culturelle de la capitale, en vendant des places entre Le Trianon et l’Olympia. Et à cause de son timbre de voix et son lien fort à Paris, il enchaîne les comparaisons à Nina Simone. La culture de la ville, sa population ont fortement influencé le travail quotidien de création de Benjamin Clementine. On retrouve d'ailleurs toute cette patte parisienne dans la chanson étonnement baptisée "London" : « Tomorrow, he’ll probably be jumping Parisian metro barriers with a bottle in his hand. »
#3 – Tony Allen
Le batteur mythique nigérian Tony Allen vit et travaille à Paris depuis 1985. Connu pour sa carrière prolifique au service de l’afrobeat (trente albums enregistrés avec Fela Kuti et Africa 70 dans les années 1970), Allen a aiguisé son style avec des tendances hybrides, oscillant entre des éléments de dub, de rap et d’électro. Il a aussi beaucoup collaboré avec la scène parisienne : avec Sébastien Tellier entre autres sur l’album ‘Politics’ où il est présent sur plusieurs titres notamment "La Ritournelle". Avec Charlotte Gainsbourg également pour son album ‘5:55’. On peut le voir dans le clip du groupe Air "Once Upon a Time". Son dernier album, ‘Film of Life’ est le résultat de toutes ces rencontres...
#4 – Kevin Parker (Tame Impala)
Kevin Parker avait déjà défini sa musique comme « sans influence géographique », mais il y avait sûrement une bonne raison pour qu'il décide d’emménager à Paris. Si son cœur battait pour cette ville, c'est que sa petite amie de l’époque Melody Prochet (Melody’s Echo Chamber) y habitait. Son superbe album ‘Lonerism’ a été enregistré à moitié dans la capitale où il a par ailleurs fréquenté la scène psychédélique parisienne et en a absorbé les richesses électroniques. Profondément marqué par la scène française, le chanteur a évoqué au Guardian que l’album ‘Talkie Walkie’ de Air était tout simplement « le meilleur album de tous les temps ». On enverra une carte de remerciements.
#5 – Jarvis Cocker (Pulp)
L’emblématique chanteur de Pulp vit juste à côté de la gare du Nord. Toujours proche de son pays d’origine, Cocker aime sauter dans un Eurostar pour s'octroyer des pauses outre-Manche. Après avoir (re)passé quelques années au Royaume-Uni, il revient à Paris en 2003 en quête d’anonymat et d’une vie paisible aux côtés de son épouse, la créatrice de mode française Camille Bidault Waddington. La faiblesse des ventes de ‘This is Hardcore’ et ‘We Love Life’ a empêché un renouvellement de contrat entre Island Records et Pulp. Mais le passage de Cocker à Paris a bel et bien servi à se reconcentrer sur ses influences artistiques et musicales et a permis l’enregistrement de son album solo ‘Jarvis’. Ecrit et enregistré dans son sous-sol, ce dernier est sa plus grande réussite.