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Ces cinq musiciens plus populaires en France que dans leur pays d’origine

Huw Oliver
Écrit par
Huw Oliver
UK Editor
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Depuis l'apogée du jazz et du rock, la musique de langue anglaise s’exporte en France et dans d'autres pays européens. Les artistes anglais ou américains ont d’ailleurs parfois plus de succès à l’extérieur que chez eux. Retour sur ceux que l'Hexagone a adoptés. Par notre collaborateur anglais.

Major Lazer

La première fois que j'ai vu Major Lazer à Rock en Seine, c’était en 2013. J'ai été impressionné par la place qu'ils occupaient sur l'affiche. De retour en Angleterre, je me suis aperçu que "Get Free" et "Pon de Floor" ne passaient que sur des radios la nuit, ou sur des blogs musicaux obscurs. Pour une raison quelconque, le mélange étrange d’EDM, de dancehall et de reggaeton de Major Lazer s'avérait beaucoup plus populaire chez les jeunes Français que chez les jeunes Britanniques et Américains. En 2015, le groupe continue d’avoir énormément de succès en France alors qu'aux États-Unis, son pays d’origine, il semble relativement mis à l'écart. Le morceau le plus connu, "Lean On", est toujours numéro 14 dans les charts français, malgré une sortie plutôt ancienne. Leurs deux prochaines dates françaises auront lieu sur la scène de l’Olympia, et plus un seul ticket n’est en vente…

 

Gossip

Le groupe américain avait réussi son coup en Angleterre en 2006 avec le titre "Standing in the Way of Control". La série ‘Skins’ avait également participé au succès de la chanson. Mais le trio new-yorkais mené par l’ineffable Beth Ditto n'a pas continué sur sa lancée au Royaume-Uni, ni aux Etats-Unis d’ailleurs. En revanche, ‘Music for Men’, sorti en 2009, a bel et bien fait un carton en France, en Allemagne et en Autriche et a atteint la 164e place dans l’American Billboard Charts. Le pourquoi du comment ? L’excentrique Beth Ditto s’y est un peu mal prise pour créer un solide succès mainstream outre-Manche. En mettant une touche de disco dans son rock, par exemple. Le genre est tout simplement inexistant sur le territoire britannique depuis les années 1980. En France, par contre, c’est tout l’inverse : la personnalité chaleureuse et exubérante de la chanteuse a trouvé un public. Talentueuse, Ditto a même collaboré avec The Shoes sur une cover d'un classique du disco signé Cerrone, un Français (lui aussi exilé) : "Supernature".

Mika

Le chanteur britannique d’origine libanaise a commencé sa carrière de manière plutôt fracassante. En 2007, la sortie fulgurante de "Grace Kelly" lui a permis d'occuper la première place dans les charts anglais, et l’album d'après, ‘Life in a Cartoon Motion’, a suivi le même mouvement. Mais cette réussite n’a été que de courte durée. L’album suivant a occupé la quatrième place, et le troisième et le quatrième furent des échecs. En France, à l'inverse, Mika est une véritable star. Plus que dans n’importe quel autre pays en Europe voire au monde, il a réussi à s’imposer comme une valeur sacrément sûre : ‘Life in a Cartoon Motion’ a été vendu à 1,2 million d'exemplaires. Le fait que le chanteur parle français couramment lui a également permis de s’imposer sans aucune difficulté dans le paysage de la variété française. Il serait difficile pour les Anglais de l’imaginer jouer devant 55 000 personnes au Royaume-Uni mais c’est pourtant ce qu’il a fait en France, au Parc des Princes en 2008. Depuis, le chanteur est le chouchou des Français. Mieux vaut qu'il reste le pape attendu de la grand-messe de "The Voice" car ce n'est pas sûr qu’il réussisse un come back en Angleterre de sitôt.

Placebo

Même si le groupe créé par Brian Molko en 1994 a réussi à s’imposer dans le top 20 en Angleterre, il n’a guère tenu plus longtemps. En France, le constat est différent : quatre albums, tous numéro un. Les concerts à l’Omnisports de Bercy, la chanson chantée en français "Protège-moi" sont autant de preuves qui mènent à la conclusion que Placebo est en phase avec les Français. Pourquoi tant de haine de la part des Britanniques ? Difficile de reconstituer le puzzle. Brian Molko serait l'épicentre du problème. Le guitariste-chanteur aurait une voix qui déclencherait chez l’auditeur/spectateur anglais une certaine irritation notamment à cause de ses légers gémissements, et l’esthétique à tendance gothique passerait mal.

Josef Salvat

Il reste un bon exemple d'un nouvel artiste apprécié en France, mais pas en Angleterre, ni en Amérique ou dans son Australie natale. Si Salvat a plu aux bloggers musique dans la plupart des pays anglo-saxons, sa cover de 'Diamonds' de Rihanna n'a pas vraiment été vendeuse. Sauf en Francela chanson a atteint la place numéro deux dans les charts (ce qui est surprenant dans la mesure où, pour être parfaitement honnête, cette chanson s'avère assez basique et particulièrement ennuyeuse une fois reprise). Il a ensuite poursuivi sa campagne de séduction en reprenant en langue française la chanson anglaise "Open Season". Un joli succès jusqu'à aujourd'hui, et cerise sur la cover, un grand concert est prévu au Trianon en novembre. Nous sommes curieux de savoir jusqu'où tout cela ira...

 

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