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La dernière fois que l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson s’est rendu à Paris, c’était en décembre 2014 pour présenter Contact, un labyrinthe hypnotique et lumineux à la Fondation Louis Vuitton. Cette année, il revient à l’occasion de la COP21 avec son dernier projet, Ice Watch, tout aussi ambitieux et manifestement plus politique.
En collaboration avec le géologue Minik Rosing, le plan initial était de rassembler douze gigantesques blocs de glace d’un poids total de cent tonnes, et de les exposer dimanche dernier place de la République. Suite aux attentats du 13 novembre, cet emplacement est devenu un lieu de recueillement et la mairie de Paris a jugé préférable d’installer toute cette glace devant le Panthéon à partir du 3 décembre.
Découpés sur des icebergs flottants dans un fjord de Nuuk, la capitale du Groenland, ces blocs de glace en train de se réchauffer doivent alerter la population face à la fonte des glaces. Chaque année, le réchauffement climatique fait monter le niveau des océans de 3 millimètres, de quoi menacer la survie de certaines îles et côtes très peuplées. La forme de l’œuvre (un cadran d’horloge) signifie quant à elle que l’heure tourne. Une façon pour l’artiste de rendre la réalité du réchauffement climatique plus tangible. Un constat qui glace le sang.