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1967, Dalida attend son vol à Orly, elle supplie son frère Orlando de la laisser partir seule en Italie, voir la famille de son amoureux Luigi Tenco, qui s’est suicidé quelques mois auparavant. La chanteuse ne décollera pas, elle s’éclipsera, dans une chambre d’hôtel parisienne où elle tentera à son tour de mettre fin à ses jours.
C’est le début du biopic dédié à Dalida, réalisé par Lisa Azuelos ('LOL', 'Comme t’y es belle'…), ponctué d’hommes, de suicides, de rires, de larmes, de concerts grandioses, et de solitude extrême.
Si on peut ne pas aimer les chansons de cette artiste italienne, née au Caire et arrivée à Paris au milieu des années 1950, difficile de nier le potentiel dramatique (et donc cinématographique) de sa vie.
Paroles paroles paroles
Pour la raconter, la réalisatrice Lisa Azuelos s’est appuyée sur les conseils du frère de la chanteuse, Orlando, et évidemment sur les grands tubes de Dalida, qui sont autant d’incarnations de moments-clés de sa vie. "Ciao amore", après la mort de Luigi Tenco, "Il venait d’avoir 18 ans" pour sa romance avec un jeune homme de 10 ans son cadet, "Paroles paroles paroles", quand elle sort avec le beau parleur qui se fait appeler Saint-Germain (qui se suicidera lui aussi) ou encore "Mourir sur scène" (pas besoin de vous expliquer à quel moment du film).
Comme dans beaucoup de biopics, on n’échappe malheureusement pas à l’analyse psychologique du personnage au ras des pâquerettes, à travers le prisme de son enfance (un père adoré, devenu violent après la guerre, qui va déterminer tous les rapports compliqués avec les hommes de la chanteuse). Le tout surmonté de quelques moments assez guimauves, notamment la quête spirituelle de Dalida en Inde…
Une tripotée de (très) bons seconds rôles
Mais que serait la musique pop sans sucre et Dalida sans mélo ? On ne boude pas notre plaisir devant les images du Paris des années 1960, les tenues délirantes de la chanteuse ou encore les scènes de concerts hyper bien reconstituées, à l’Olympia ou au Palais des sports, période disco.
La force du film réside aussi dans le casting. A commencer par Dalida, interprétée par Sveva Alviti, actrice italienne inconnue de 32 ans, troublante de ressemblance et très juste. Et surtout : toute une tripotée de seconds rôles, hyper bien réussis, avec notamment un Nicolas Duvauchelle, habituellement cantonné au rôle de beau gosse ténébreux, parfait dans le rôle de l’amant ultra kéké et mystique Richard Chanfray, ou encore Orlando, interprété par un Riccardo Scamarcio méconnaissable.
Bref, on ne vous dit pas qu’on tient le nouveau 'Last Days', mais bien un bon vieux biopic dans les règles de l’art, très agréable à mater dans une salle obscure par une froide soirée de janvier… Par contre (on préfère vous prévenir), préparez-vous à chantonner "Bambino" et autres "Salama ya salama" des semaines durant après avoir vu le film…
Quoi ? 'Dalida' de Lisa Azuelos
Quand ? Sortie mercredi 11 janvier 2017
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