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De l'huile de coco, de la cire d'abeille, quelques gouttes d'huile essentielle de palmarosa... et le tour est joué. C'est dans leur appartement respectif qu'Hélène, productrice audiovisuelle dans la pub, et Clémentine, directrice de la communication dans une boîte de production, ont imaginé Green Barbès. Le principe de cette joyeuse entreprise : proposer des cosmétiques bio à fabriquer soi-même. Exit les sels d'aluminium, ici on utilise du bicarbonate pour étouffer les odeurs et de la fécule de maïs pour absorber l'humidité, des ingrédients bio majoritairement naturels. Laborantines à leurs heures perdues, les deux jeunes et très chouettes entrepreneuses ont d'abord commencer par des ateliers DIY avant de se décider à commercialiser leurs kits.
Quelle est la genèse du projet ?
On a toujours eu le goût de fabriquer des produits toutes seules, de mélanger des ingrédients manufacturés artisanalement comme du karité ou du coco, des produits que l’on trouvait lors de nos voyages. On essayait puis on échangeait nos recettes… Puis petit à petit, nos copines ont commencé à s’intéresser à ce que l’on faisait. On n’avait pas du tout envie de se retrouver à faire un atelier pour les copines, alors on a proposé de leur enseigner comment faire. C’est comme ça que l’on a commencé à organiser des ateliers d’abord avec nos amies, puis avec des étrangers. On s’est dit que Green Barbès pouvait devenir quelque chose et on a commencé à imaginer les kits, pour apporter la formation à la maison.
Le 31 octobre dernier, vous organisiez des ateliers pour Etsy. Des choses ont changé depuis ?
C’est en amont que les choses se sont bousculées. A l’origine, on était prévues pour animer des ateliers, et puis finalement on a eu envie de proposer, comme les autres, un objet en vente. Nous aussi, on voulait jouer à la marchande ! On a mis entre deux et trois semaines pour créer l’identité visuelle. Les recettes avaient été testées mille fois sur nous et pendant les ateliers, on avait tout de même une idée de ce que l’on voulait. Et puis comme on travaille dans la communication, pas mal de gens sont venus naturellement vers nous pour nous proposer de participer. Dans le lot, il y avait Valentin Adam dont on adore le travail. Il a créé sa boîte Playground dans le 18e arrondissement, ça tombait bien.
Green Barbès mélange le DIY et le bio, deux grosses tendances beauté du moment…
Notre message va au-delà de la cosmétique et du faire soi-même, il y a une véritable notion environnementale et de geste citoyen : réduire les intermédiaires humains et le packaging, imaginer des contenants biodégradables comme de la cire par exemple, se rapprocher au plus près du produit, de la nature. Green Barbès pour nous, c'est la nature dans la ville.
On avait envie que ça ait un peu la forme d’un manifeste : s’approprier les éléments et comprendre les formules et les recettes. Dans le livret qui vient avec le kit, on explique à quoi sert chaque ingrédient. Le but du jeu ce n’est pas juste d’acheter, mais de fabriquer, d’être dans une démarche active, savoir et comprendre ce que l’on met sur sa peau. D’ailleurs, je ne sais pas qui est capable de comprendre les étiquettes des produits aujourd’hui !
Pourquoi avoir choisi Barbès ?
Tout simplement parce que l’on réside dans le 18e. Et quand tu habites ce quartier, tu en es fière. C’est étrange, mais il y a comme une forme d’appropriation du territoire. C’est un quartier encore populaire. C’est vraiment agréable de voir que tout le monde ne se ressemble pas dans la rue. Il y a aussi des initiatives qui sont hyper intéressantes comme la Halle Pajol qui fonctionne à l’énergie solaire avec des jeunes créateurs. Alors oui, c’est méga hipster mais je trouve ça moins dérangeant parce qu’il se passe des choses et que ça se mélange avec le reste du quartier.