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Pierre Dompnier a beau blaguer en disant qu'il est Parisien, son accent toulousain le trahit vite. Cela fait huit mois à peine que ce passionné de produits du terroir a cofondé Lacigogne.fr, un site Internet qui fait le lien entre des producteurs sélectionnés avec soin et des clients à travers toute la France. Alors qu'elle est habituellement dédiée au web, La Cigogne vient de poser ses valises au Testeur de commerces installé par la SEMAEST (Société d'économie mixte de la ville de Paris) rue du Château d'Eau. Jusqu'au 31 décembre, vous pourrez donc acheter vos terrines, vos huîtres, votre fromage et votre champagne ici, et à des prix compétitifs.
« On ne veut surtout pas tordre le client ! » explique Pierre, qui sait bien que les épiceries spécialisées pratiquent souvent des prix élevés. « On met les prix en avant, parce que sinon les gens s'imaginent qu'ils vont sortir ruinés de la boutique. Par exemple, nos huîtres ne coûtent que 35 € la bourriche, c'est-à-dire trente-neuf huîtres, alors que nous travaillons avec une super productrice du bassin d'Arcachon, qui élève des huîtres diploïdes. C'est un terme un peu barbare qui signifie qu'elles sont bien nées en mer et qu'elles ne sont pas créées artificiellement comme les huîtres triploïdes qui sont vendues majoritairement en France. Celles-ci ne peuvent pas se reproduire et sont donc beaucoup plus rentables, mais elles ne respectent pas le cycle de la nature. »
Des vaches et des cochons qui gambadent
Ce qui vaut pour l'huître vaut pour tous les produits chez La Cigogne. Même si certains sont un peu chers car de grande qualité, on y trouve toujours une entrée de gamme raisonnable, tel ce champagne de Nathalie Vignier à 22 €. Comme la vigneronne a opté pour une vinification parcellaire, tout un éventail de qualités est disponible, avec à chaque fois un résultat au caractère unique, issu d'un terroir réputé. Côté charcuterie et boucherie, la Cigogne mise sur des éleveurs extensifs, qui font gambader leurs vaches et leurs cochons dans la forêt et la montagne, que ce soit chez Laurent Foulquier dans l'Aubrac ou en Bigorre chez Charlotte Cazenavette. Agriculture raisonnée et bien-être animal sont donc au centre des préoccupations de La Cigogne.
Ses producteurs, Olivier les apprécie et les choie particulièrement (c'est un peu son cheptel à lui) : « Ce sont eux aussi mes clients ! Nous leur proposons une belle vitrine et nous les mettons en valeur comme ils le méritent. Ce côtes du rhône de la Serre-Perrière par exemple, il n'était vendu qu'en coopérative et nous avons convaincu le producteur de le faire en bouteille. Dès la première année, il a gagné le concours agricole de Paris. » Pour ceux qui voudraient vérifier, une dégustation aura d'ailleurs lieu samedi 17 décembre en fin de journée. Parce que le contact humain, c'est l'autre intérêt de cette boutique éphémère : pas question de laisser tomber l'aspect festif lié à la bonne chère ! Si beaucoup de gens ne boivent du champagne et ne mangent des huîtres qu'une fois par an, Pierre tient à le préciser : certains de ses clients font ça toute l'année.
Quoi ? • La boutique éphémère de La Cigogne. Le site en ligne.
Quand ? • Jusqu'au 31 décembre.
Où ? • 14 rue du Château d'Eau, Paris 10e.