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C'est le débat du moment : ce soir, faut-il regarder le match du PSG face au Barça ou bien passer la soirée en couple ? Comme dans tout dilemme moral, la meilleure façon de s'en sortir reste encore de faire un tableau de pourcentage.
Entre le match et la Saint-Valentin, dans quel cas aurez-vous le plus de chances de...
Faire un bon repas ?
On ne va pas se mentir, les chips, la bière et la pizza, ça vous excite plus que la cuisine néo-bistrot de ce resto qui coûte un bras et entaille votre épargne logement. N'empêche vous faites gaffe : les chips sont sans huile de palme et la pizza est recouverte d'olives bio, alors que vous ne connaissez ni l'origine de ce velouté de butternut, ni les conditions salariales des paysans qui ont récolté cet épeautre. Devant le match, vous n'avez pas à faire semblant de reconnaître les notes poivrées du syrah ou l'arôme de pêche dans le viognier, parce que vous savez que la Leffe ça sent le malt, et c'est déjà pas mal. Seul bémol, le soir avant de vous coucher, vous vous sentirez gros(se). PSG-Barça : 70 % de chances de faire un bon repas. Saint-Valentin : 50 %.
Voir de l'action ?
Les connaisseurs le savent : il y a plus d'action dans un repli défensif de Serge Aurier que dans un repas de couple. Le repas de couple a été inventé par Sigismond de la Mortifère en 1482, après une dispute avec sa femme Brunehilde Radote. A l'époque, il s'agissait d'un rite chrétien destiné à engendrer un acte de reproduction sexuelle, remplacé dans les années 1950 par le film du dimanche soir et aujourd'hui par une série Netflix. Généralement, le repas de couple est un long silence entrecoupé de « tu as pris quoi, toi ? » et de « il est pas mal, ce chardonnay », qui servent surtout quand les téléphones portables n'ont plus de batterie. La seule action d'un repas de couple consiste à renvoyer une bouteille si elle est bouchonnée. PSG-Barça : 100 % de chances de voir de l'action. Saint-Valentin : 30 %.
Gagner de l'argent ?
A moins que vous n'ayez parié sur le nombre de minutes qu'il vous faut attendre avant que le serveur ne vienne prendre la commande, il existe peu de chances de gagner de l'argent à la Saint-Valentin. A l'inverse, vous avez parié 200 € sur un but de Cavani de la tête à 65e minute du match, et ça peut vous rapporter un paquet de pognon. Avec l'argent que vous remporterez, vous serez même grand seigneur et achèterez une rose au vendeur bengali au resto la prochaine fois. PSG-Barça : 50 % de chances de gagner de l'argent. Saint-Valentin : 10 %.
Vivre un moment de communion avec vos frères humains ?
La Saint-Valentin est un truc d'égoïstes bourgeois et capitalistes, tout le monde sait ça. On se regarde le nombril et on se fait des cadeaux cul-cul pendant que des hommes et des femmes souffrent dans le monde. Ils souffrent parce qu'ils n'ont pas BeinSport, par exemple, et qu'ils vont devoir écouter RTL ce soir. Ils souffrent parce qu'ils n'ont plus de Kro dans le frigo. Ils souffrent parce que Thiago Silva a déclaré forfait. En revanche, quelle leçon de fraternité nous offrent ces supporters réunis au-delà des couleurs, des origines, des classes sociales, des âges ! Ensemble, d'une même voix, sans distinction, ils insultent l'arbitre, et ça c'est beau. PSG-Barça : 95 % de chances de vivre un moment de communion. Saint-Valentin : 20 %.
Avoir un orgasme ?
Il n'y a pas photo : à la minute où Draxler offrira la victoire à Paris d'une reprise de volée aux neuf mètres, vous aurez un orgasme de dingue. Ceux qui vibrent pour un livre d'Amélie Nothomb ou pour un brunch à moins de 25 € sont respectables, mais ils ne peuvent pas comprendre, ils n'imaginent pas ce que signifie l'explosion de joie d'un stade, d'une ville entière, parce qu'une balle est entrée dans des filets. Oui, ça ressemble un peu à la conception d'un bébé, mais avec plein de copains autour, avouez que c'est encore mieux. PSG-Barça : 90 % de chances d'avoir un orgasme. Saint-Valentin : 50 %.
C'est dit, ce sera PSG-Barça. En revanche, le 15 février, chéri(e), promis on va au resto...