Actualités

La marque mythique Steinway & Sons ouvre sa première boutique à Paris

Publicité

Lang Lang, Rachmaninoff, Elton John, Franz Lizst, Diana Krall, Hélène Grimaud, Cole Porter... Tous ont en commun l'amour du piano. Mais pas n'importe lequel. Ils ont jeté leur dévolu sur les pianos à queue de chez Steinway & Sons, marque historique créée en 1853 par la famille Steinweg et devenue reine autant chez les concertistes que les pianistes de jazz et de variété. Aujourd'hui, l'enseigne ouvre sa première boutique à Paris et en France.

« Boutique », le mot ne rend pas justice à cet immense espace localisé sur le boulevard Saint-Germain, non loin de Sonia Rykiel, de l'horloger artisanal de luxe Antoine de Macedo ou encore des systèmes audiovisuels hauts-de-gamme Bang & Olufsen. Deux étages d'anciens bureaux rénovés en showroom luxueux, dont une salle de concert d'une capacité de 50 places, deux studios de répétition à 25 euros l'heure, et un local où sont disposés des grands queues de concert à louer. A noter que les pièces ne sont jamais encombrées, au contraire Steinway & Sons a tenu qu'elles soient aérées, lumineuses et vastes. 

Une fabrication à 80% artisanale

« Il y a des magasins où vous ne pouvez même pas jouer sur les pianos, tellement ils remplissent l'espace, nous explique Clément Caseau, directeur général Steinway pour la France. Alors nous avons voulu créer cette atmosphère épurée, afin qu'on s'y sente bien. » Dans l'entrée et les premières salles, beaucoup de modèles détonent : Ici, un très beau piano en placage de pommier des Indes, plus loin un autre demi-queue en ébène de macassar, un bois précieux, « ça change du noir brillant », nous dit-on. A noter qu'on trouve aussi dans le magasin les gammes Boston et Essex aux prix plus abordables. Mais c'est bien le Steinway noir brillant sous toutes ses formes, droit, quart de queue ou encore demi-queue, le modèle le plus vendu, qui fait rêver les pianistes du monde entier. 

« Quand un client achète un Steinway, il veut son piano à lui, raconte Clément Caseau. Chaque piano est différent, a son caractère propre, il y a vraiment une alchimie qui va se passer entre le piano et le pianiste. » Il faut dire que tous les pianos Steinway sont fabriqués à 80% de façon artisanale en Allemagne. Chaque pièce de bois est différente, par conséquent chaque table d'harmonie produit une sonorité différente, qui conviendra à tel ou tel pianiste selon sa sensibilité. Pour l'entreprise, c'est cette singularité qui explique son incroyable hégémonie dans son domaine. Dans un article inititulé "Un Steinway, sinon rien ?", Emmanuel Tremonstant met aussi l'accent sur la puissance des Steinway, qui a permis à beaucoup d'instrumentistes de jouer dans de très grandes salles avec un fortissimo qui résonne. L'auteur semble regretter l'ancienne variété de factures dans la fabrication des pianos, quand Pleyel ou Erard concurrençaient Steinway.

Mieux que l'hologramme, un piano qui ressuscite les morts

Pourquoi ouvrir ce magasin à Paris maintenant ? Chez Steinway, la réponse paraît évidente, Paris étant une capitale culturelle d'envergure mondiale. Mais c'est aussi la perspective d'attirer une clientèle internationale, parisienne et bien pourvue financièrement, qui motive la marque, rachetée en 2013 par le fonds spéculatif Paulson & Co. « Il y a une volonté avec le nouvel investisseur de faire avancer la marque, éclaire alors le directeur général France du groupe, d'investir dans le futur. Paris, c'est à la fois la culture et une forte concentration de pouvoir d'achat. » Parce qu'un Steinway n'est pas donné. Le modèle B de référence, un demi-queue, vaut ainsi 102 000 €, tandis que le premier piano droit coûte 35 000 €. Les petites bourses se tourneront du côté des marques intermédiaires Boston et Essex, avec une entrée de gamme à 7900 €. « Tous les pianos sont fabriqués hors d'Allemagne, mais ils passent quand même par Hambourg et par les techniciens Steinway pour le contrôle de qualité et l'harmonisation. »

Après un tour complet dans le magasin, le clou du spectacle : Un Spirio blanc, communément appelé le piano connecté. Chez Steinway, on préfère l'expression « système de reproduction haute définition ». En français ? Le piano qui joue tout seul. Des pianistes virtuoses ont enregistré, dans les studios Steinway, des catalogues entiers de musique : jazz, classique, pop. Vous aimez Coldplay ? Vous préférez Chopin ou Duke Ellington ? Pas de souci, prenez votre iPad et lancez le morceau, votre piano l'interprétera immédiatement dans le salon, pendant que vos invités médusés en laisseront tomber leur toast saumon crème fraîche ciboulette sur le lino.

Mieux qu'un hologramme de Michael Jackson en concert, il est possible de synchroniser certaines vidéos avec le Spirio, de quoi ressusciter les morts. Exemple avec cette vidéo de Thelonious Monk en France en 1969, où le jazzman joue seul face à deux caméras. A l'instant même où Thelonious pose ses doigts sur les touches, le piano connecté se met soudain à vibrer tout seul, révélant par la musique la présence fantomatique de l'artiste décédé. Impressionnant. Que les superstitieux se rassurent, des vivants viendront aussi jouer en live lors d'événements, de conférences et de concerts à partir du 17 mai et tous les mercredis soirs.

Inscriptions aux événements sur Internet ici.

La salle de concert.

À la une

    Publicité