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C’est un véritable coup de théâtre. Dès le mois de septembre, et comme l’annonce le magazine Télérama, la publicité va faire son entrée dans quelques salles de théâtre privées. Selon nos confrères, ce ne sont pas moins de dix-sept établissements parisiens et trente et une salles à Marseille, Rouen, La Rochelle et Avignon (qui abrite le célèbre festival) qui seraient impliqués. Chacun aura le droit de diffuser avant le lever de rideau des bandes-annonces de leur propre programmation ou des spots publicitaires, comme au cinéma.
Dans la capitale, ne sont concernés pour l'instant que des théâtres de boulevard ou spécialisés dans la comédie et le stand-up. Parmi eux, citons par exemple l’Apollo Théâtre, les Feux de la Rampe, le BO Saint-Martin ou le théâtre du Gymnase, qui abrite à lui seul plus de 1 000 places. Sur l’ensemble de la France, cela représentera grosso modo deux millions de spectateurs par an. Rien que ça.
Si une partie du public risque sérieusement de grincer des dents, les directeurs de théâtre eux considèrent que cet état des choses n’avait pas lieu d’être. « C'est une initiative nouvelle et moderne qu'il faut savoir accepter, d'autant qu'elle nous permettra de générer de petits revenus. Au cinéma, les bandes-annonces me donnent souvent envie d'aller voir un film : imaginez l'intérêt d'un tel relais dans un théâtre comme le mien, où l'on peut jouer entre vingt et vingt-cinq spectacles par semaine ! », s'emballe Karine Marchi, directrice des Feux de la rampe et interrogée par l’hebdomadaire.
Pas plus de quatre minutes de pub au total
Même son de cloche pour d’autres directeurs qui mettent en avant les difficultés financières des théâtres privés dépourvus de subventions publiques. Dan Bolender, codirecteur du BO Saint-Martin à Paris, tempère en rappelant que la publicité est déjà partout : « Pourquoi cela choquerait plus au théâtre qu'au cinéma ? »
Quid néanmoins du dispositif ? Un écran sur mesure placé devant les rideaux accompagné d’un boîtier et d’un rétroprojecteur a été envoyé aux salles participantes. Au total, nous rapportent Les Echos, quatre spots publicitaires ne pouvant pas excéder en tout les quatre minutes seront envoyés par l’agence ODW. Et ce, pour des marques de luxe ou pour des banques notamment. L’occasion parfaite de revoir Gad Elmaleh sur les planches… Mais derrière un écran.