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La styliste Chantal Thomass s'empare du Crazy Horse

Écrit par
Elsa Pereira
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Avis de tempête sur l’avenue George V. Après Philippe Decouflé, Arielle Dombasle et Dita Von Teese, c’est au tour de Chantal Thomass, grande prêtresse de la lingerie et icône du chic parisien, de reprendre les rênes du Crazy Horse. Du 5 octobre au 31 décembre, on pourra donc apprécier le travail de direction artistique de la créatrice dans ‘Dessous dessus’. Un spectacle dont elle a imaginé quatre nouveaux tableaux et rhabillé une dizaine d’autres.

Chantal Thomass au Crazy Horse, c’était une évidence ?

Nos univers et nos codes sont très proches. Elles sont coiffées comme moi, ou je suis coiffée comme elles, je ne sais pas. Et puis il y a la bouche rouge... 

Tout le monde me dit que c’est une évidence, mais ce n’était pas facile à faire quand même. C’est un vrai show. C’est du spectacle. Dans les années 1980, les défilés, c’était du spectacle, c’était du show, mais ce n’était pas la même chose. D’abord parce que la lumière n’est pas du tout la même. Sur le podium, la lumière est normale, pensée pour voir le vêtement. C’était une mise en valeur du vêtement alors qu’ici, c’est une mise en valeur du corps. 

Et puis grosse différence tout de même, au Crazy, les filles sont des danseuses et elles ont besoin de pouvoir bouger, de se sentir à l’aise dans leur parure. D’ailleurs, elles m’aident beaucoup à ajuster tout cela. C’est un travail immense. Parfois, on se rend compte qu’il y a des choses qui dans la vie sont superbes mais qui sur scène ne rendent rien, et au contraire, certaines choses qui semblent ordinaires, auxquelles on n’avait même pas pensé, sont à tomber sur scène ! 

Qu’allez-vous apporter de plus ?

Mes codes de marque : le masculin-féminin, le rose, la dentelle et les nœuds. Une touche plus féminine, ou en tout cas moins géométrique. Elles vont être un peu plus habillées que d’habitude. Je regrettais un peu le strip-tease façon Dita. Quand elles arrivent toutes nues, elles font un show, elles dansent, mais je trouve cela moins rigolo. Il y aura donc plus de déshabillage. Certains tableaux déjà existants ont été modifiés. Nous avons, par exemple, repensé entièrement la déco et la lingerie du tableau de la sauvageonne dans sa cage. Et le final a aussi été totalement revu. 

© Ellen von Unwerth

Et côté lingerie ? 

On a commencé le travail par les costumes, j’ai regardé le show plusieurs fois. Il a fallu que j’en choisisse une dizaine sur une trentaine. Puis on a fait beaucoup d’essayage pour voir comment tout s’accordait sur scène, on a fait des essais de tissus… Il y a beaucoup de soutien-gorge et de guêpières. 

Et puis il faut savoir qu’il faut beaucoup de pièces, de la dentelle, un peu de soie… Il y a deux shows par soir et tout est lavé. Les trente danseuses doivent être capables de faire tous les numéros ce qui signifie un nombre de pièces incalculable. On a lancé une production énorme de trois cents pièces, je ne m’attendais pas à ça !  

De nombreux modèles font partie des collections, et on retrouve quelques nouveautés. Il y a même des modèles que l’on avait faits pour l’été prochain mais que l’on trouvait vraiment bien. 

Outre le Crazy Horse, où sortez-vous à Paris ? 

Le resto des Bains, le Costes… J’ai récemment découvert la Philharmonie. Il commence à y avoir à Paris des bâtiments contemporains très intéressants, je pense notamment à la Fondation Vuitton… C’est une ville magnifique avec tellement de choses à explorer. Des endroits que l’on ne visite jamais d’ailleurs quand on est Parisien… Il y a tellement d’expos que je voudrais voir et quand je me réveille, elles sont finies. Ah et j’aime beaucoup le café de l’Homme, la déco du resto est un peu tristoune mais la terrasse-bar et sa vue sont à tomber. 

Quoi ? • ‘Dessous Dessus’ par Chantal Thomass.
Où ? •  Crazy Horse, 12 avenue George V, Paris 16e. 
Quand ? • Du 5 octobre au 31 décembre 2016.
Combien ? • De 105 à 250 €. 

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