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Après de nombreux programmes de restauration, la ville de Paris ouvre les portes de la Tour Saint-Jacques au public, dont les visites guidées organisées du 20 mai au 25 septembre sont prises en charge par l’agence Des Mots et des Arts. Pour les plus flemmards d’entre nous (il y a quand-même plus de 300 marches à grimper pour accéder au sommet de la Tour), il est également possible de découvrir ce monument classé historique sur Internet, grâce à sa récente numérisation qui permet de le visualiser en HD sous toutes ses coutures. Attention, la visite est déconseillée aux claustrophobes (en raison de l’étroitesse de l’escalier), aux acrophobes (peur du vertige) ainsi qu’aux personnes souffrant de problèmes cardiaques. Pour les autres, des chaussures confortables sont préconisées. Voilà, vous êtes prévenus !
Pour ceux qui sont en pleine forme, la tour Saint-Jacques vaut vraiment le coup d’œil avec en clou du spectacle et récompense après les efforts une vue panoramique de tout Paris. Dernier vestige de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie (baptisée ainsi en référence à la corporation de la boucherie qui a fortement soutenu la construction de l’édifice au XIIIe siècle), l’ancien clocher de l’église laisse place à une nouvelle construction au style gothique flamboyant entre 1509 et 1522. Point de départ des pèlerins de Compostelle, quelques noms célèbres ont également nourri sa légende. Nicolas Flamel, tout d’abord, richissime écrivain qui, raconte-t-on, aurait percé le secret de la Pierre philosophale, un mythe largement alimenté par la fortune qu’il possédait. Sorcellerie ou non, ce qui est sûr c’est que l’officieux alchimiste a été l’un des plus importants donateurs et que ses initiales tapissent d’ailleurs l’une des pièces de la tour.
Le premier square parisien
Dans cette même pièce, on trouve également des traces de la présence de Blaise Pascal qui, au XVIIe siècle, y a réalisé des expériences sur la pesanteur. Des fioles ainsi qu’un vieux réchaud ont ainsi été disposés, afin de garder la salle chargée d’histoire dans son jus. En 1797, l’église est vendue comme carrière de pierres, suite à sa fermeture – conséquence de la suppression du culte pendant la Révolution. L’édifice est ensuite occupé par un fabricant de plomb de chasse dont les activités provoquent deux incendies. La ville de Paris décide de racheter le monument abandonné en 1836, afin de le préserver. Elle l’entoure alors d’un joli square, inspiré des jardins anglais, qui sera le premier du genre à Paris.
Désormais protégé au titre des Monuments Historiques, le clocher a subi récemment de nombreuses restaurations, dont la plus importante s’étend de 2001 à 2013. Une période pendant laquelle l’urgence première était de préserver les éléments datant des XVIe et XVIIIe siècles mais surtout de remplacer par de la pierre les réparations faites en ciment armé (hérésie !) au début du XXe siècle. Jusqu’au 25 septembre, il est de nouveau possible de visiter cette tour par groupes de 17 personnes maximum, les visites sont proposées de 10h à 17h, à 10€ (tarif normal) et 8€ (tarif réduit).