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Dressant ses cinq bulbes à deux pas de la tour Eiffel - joli coup stratégique ! -, la Sainte Trinité est la première cathédrale du XXIe siècle. C'est le cabinet d'architectes de Jean-Michel Wilmotte qui a conçu le monument et il a fallu deux versions pour arriver à ce projet qui se fond davantage dans le paysage de la ville. Dans le Parisien, l'architecte déclare : « Ce bâtiment est fait de lits de pierres de Bourgogne. Chacune a un profil différent qui va accrocher la lumière selon les heures de la journée. C’est une chance unique de créer un bâtiment qui va compter sur le skyline de la Seine et qui va être photographié comme un des monuments de Paris. »
Pourtant, la cathédrale n'a pas fini de faire parler d'elle. Alors que certains y voient un futur centre de propagande russe, d'autres s'étonnent de voir que l'Etat russe puisse financer une église sur le sol d'un pays laïc, la France, qui tente par ailleurs de lutter contre la construction de mosquées par des puissances étrangères. Quand on sait que les orthodoxes russes représentent seulement 200 000 personnes en France, on se doute que l'édification de la cathédrale vise autant à rassembler les fidèles qu'à faire rayonner la Russie en Europe.
D'après un chef de chantier interrogé sur place, Bouygues aurait accepté de construire sur ses propres deniers la cathédrale, en échange de la possibilité de s'installer en Russie, où de grands chantiers de rénovation sont projetés. Un échange de bons procédés en quelque sorte. Quand nous demandons des détails sur le chantier, ce même ouvrier nous explique que l'intérieur de la cathédrale doit encore être achevé : les peintures des fresques et les mosaïques sont faites à la main, un travail de titan. Fin des travaux prévue pour la mi-octobre 2016.