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'Le Fondateur' : Michael Keaton ravageur dans un biopic sur McDonald's qui manque de sel

Écrit par
Thomas Sevin
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L’histoire méconnue de McDonald's mise en lumière par  l'homme de 'The Blind Side'. Malheureusement un peu trop sage.  

Si tout le monde connaît la célèbre chaîne de fast-food aux arches dorées, peu nombreux sont ceux à réellement connaître le récit de la construction de cet empire de la restauration rapide. C’est donc pour satisfaire l’appétit culturel de tous les amateurs de Big Mac que ‘Le Fondateur’ a décidé de nous raconter ce petit morceau d’histoire captivant.

L’aventure commence en 1954 quand Richard et Maurice McDonald, les deux propriétaires d’un restaurant révolutionnaire en Californie, font la rencontre d’un ambitieux marchand de machines à milk-shake, Raymond Kroc. Ce dernier, désireux de les aider à franchiser leur concept novateur, parvient à convaincre les frères réticents de lui confier cette mission. Mais très vite, les désaccords se multiplient alors que Ray se sent limité par le contrat qu’il a signé.

Biopic, mais pas là où ça fait mal

Cette lutte pour le contrôle de la marque McDonald's donne beaucoup de saveur à un biopic autrement beaucoup trop classique. Malgré un scénario plutôt solide, signé Robert Siegel, la réalisation de John Lee Hancock évite toute prise de risque et ne réussit pas à transcender l’histoire pourtant incroyable qui nous est contée. La mise en scène totalement dénuée de regard singulier empêche cette reconstruction soignée de l’Amérique des années 1950 de vraiment briller comme elle le devrait. Et l’ironie légère qui plane n’est jamais assez marquée dans ce film qui se garde bien de prendre parti.

© DR

Ce qui est d’ailleurs bien dommage car le potentiel satirique, bien réel, du long métrage pointe à plusieurs reprises le bout de son nez. Notamment grâce à un Michael Keaton complètement à l’aise dans la peau du discutable Ray Kroc. Opposé aux remarquables Nick Offerman et John Carroll Lynch, justes et touchants dans leur interprétation des frères McDonald, Keaton apporte du peps à la plupart des scènes et on l’en remercie.

Keaton n’en fait qu’une bouchée

Revers de la médaille, beaucoup des autres figures de ce casting pourtant impressionnant semblent sous-développées et caricaturales. C’est le cas, par exemple, de Patrick Wilson et Laura Dern, réduits au rang de personnages fonction disparaissant du récit une fois leur but rempli. En dépit de tout cela, il reste quelque chose dans cette histoire de véritablement intrigant.

Mené de bout en bout par le personnage remarquablement antipathique, inquiétant et parfaitement incarné de Kroc, ‘Le Fondateur’ parvient à séduire. Bien que l’on aurait aimé un regard plus caustique sur les sujets qu’il traite, ce qui nous laisse un peu sur notre faim.

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