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Avant de répondre au doux nom de Plateaux Sauvages, ce complexe artistique et culturel s'articulait en deux ailes bien distinctes. A jardin, le centre d'animation des Amandiers, une sorte de MJC de quartier où l'on venait autant s'initier à la danse hawaïenne qu'au judo et à cour, le vingtième théâtre alors dirigé par Pascal Martinet. Euthanasié en 2015, le 5 rue des Plâtrières dans le 20e renaît de ses cendres deux ans plus tard, avec un tout nouveau projet porté par une nouvelle équipe : les Plateaux Sauvages.
Dorénavant, le lieu n'est accessible que par une entrée et pour cause, il ne compte plus qu'une seule entité : un lieu de fabrique, de recherche et d'incubation. Intimement liés à la programmation du lieu, les ateliers et les spectacles se trouvent à présent à la même adresse. Un changement de cap pour cette immense bâtisse édifiée en 1966 par Jean Dumont et longtemps coupée en deux.
« J'ai demandé aux architectes de garder ce petit côté squat berlinois. »
A la tête de ce projet d'envergure, Laëtitia Guédon, metteure en scène diplômée du Centre National Supérieur d'Art Dramatique. « Je voulais redonner de la fluidité aux différents espaces, en faire un lieu de vie, » explique la nouvelle directrice passionnée par son projet. Les Plateaux Sauvages ont été pensés comme le lieu originel, sans séparation entre les deux entités. Et plutôt que d'attendre la fin des travaux, le lieu a ouvert ses portes en janvier dernier. « C'est dans la philosophie des Plateaux que d'ouvrir en chantier, dans la poussière et les gravats. » Ne vous fiez pas à son look actuel, les espaces changeront beaucoup d'ici l'inauguration officielle à l'automne, plusieurs phases de travaux sont prévues, des murs vont tomber, des parquets vont être posés...
« Au sous-sol, l'ancien dojo va devenir une salle transformable de deux cents places, on va installer un patio, mettre en place un bar consacré aux jeunes chefs, une librairie-bibliothèque consacrée aux auteurs émergents. On proposera à des street-artistes d'investir les murs, une prairie sera déployée sur les toits, le public aura accès à un potager sur une des terrasses... »
« Une fabrique dédiée à la création et au partage artistique avec tous les publics. »
Un lieu tentaculaire de 2 600 m2 (sept salles de répétition, deux salles de spectacles...) entièrement dévolu au partage. « Je ne suis pas du tout dans une logique de billetterie, mais dans un souci de transmission et d'accueil. Proposer aux très jeunes compagnies un lieu pour répéter, stocker leurs costumes et décors, pour profiter du savoir-faire d'autres artistes. » Carrefour de création et de partage, les Plateaux Sauvages s'engagent à ouvrir leurs portes à quatorze compagnies professionnelles en résidence et à leur proposer des dates de représentation (dix dates dans une des deux salles). La saison 2016/2017 surnommée « En chantier » accueillera de janvier à juin 2017 le travail de quatre compagnies : Ktha, Lettre Ouverte, La Louve et le Birgit ensemble.
En plus d'une programmation « indisciplinée et métissée », cet établissement culturel de la ville de Paris proposera un projet de transmission artistique, un temps d'échange et de pratique entre des artistes professionnels et des amateurs issus d'organismes (écoles, lycées, associations) et une quarantaine d'ateliers de pratique artistique amateur à tarification sociale pour jouer, danser, chanter... « Pour nous, c'est essentiel de proposer un lieu convivial et d'offrir le même accueil pour tous. »
Les dates à retenir :
Présentation de la saison 2017/2018 : courant mai.
Deuxième phase de travaux : mai à septembre 2017.
Inauguration des Plateaux Sauvages et lancement de saison : automne 2017.