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De plus en plus décrié et pourtant toujours tellement influent, le célèbre guide rouge distribuait ses bonnes et mauvaises notes ce matin.
Ah il en a avalé des kilomètres, ce petit guide rouge qui classe aujourd’hui les meilleurs restaurants du monde en leur distribuant ou en leur retirant des étoiles.
Créé au début du XXe siècle par les célèbres pneus Michelin et destiné aux automobilistes soucieux de trouver les meilleurs endroits où se restaurer (en avalant beaucoup de kilomètres au passage pour bien utiliser lesdits pneus), ce guide est devenu au début du XXIe siècle le Graal pour de nombreux chefs.
Recevoir une, deux ou trois étoiles change considérablement la vie d’un cuisinier. Pour certains la troisième étoile est même la quête de toute une vie et un grand bouleversement quand elle arrive, comme l’explique Pierre Gagnaire sur le site Atabula : « L’impact de la troisième étoile pour un cuisinier ? Il est immédiat, très fort, violent même. »
Depuis quelques années déjà, le célébré Bibendum est pourtant remis en cause en même temps que les grandes tables françaises ne sont plus cantonnées aux nappes blanches et aux produits nobles. On peut lire à son propos qu’il est dépassé, opaque, ringard… Le critique Périco Légasse écrivait ainsi une grande tribune dans Marianne sur l’édition 2016, remettant en cause la légitimité du guide et concluant : « En ouvrant le Guide Michelin 2016, on se pose simplement la question : "mais où est passée la cuisine française ?" » Tandis que des chefs comme Karen Keyngaert rendent leurs étoiles, refusant de subir la pression que cela implique.
Et pourtant, chaque année, c’est toujours la même excitation lors de la conférence de presse organisée par le guide. Ce matin au palais Brongniart : près de 250 journalistes accrédités et une tension à son comble, alors que depuis plusieurs semaines déjà rumeurs et fuites circulent...
Petit focus donc sur le Guide Michelin 2017 comprenant 4 360 tables dont 616 restaurants étoilés et 70 tables nouvellement étoilées.
Les nouveaux étoilés à Paris :
1 étoile : Les Jardins de l’Espadon / Restaurant du Palais Royal / Sushi B / Restaurant H / Alliance / Divellec / Le George / Akrame / L’Orangerie (George V) / L’Archeste / La Scène Thélème / L’Escargot 1903
2 étoiles : Kei, La Table de l’Espadon
Et aussi :
Parmi les autres nominations très commentées : le chef Alexandre Gauthier reçoit sa deuxième étoile tant espérée (et méritée) pour son restaurant La Grenouillère tandis que Yannick Alléno frappe encore en étant le seul chef à recevoir une troisième étoile pour son restaurant Le 1947 à Courchevel.