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Après la guerre entre Uber et les taxis, va-t-on assister au conflit entre la direction du logement de la ville de Paris et certains utilisateurs peu scrupuleux d'Airbnb ? Le très sérieux Wall Street Journal vient de publier une étude sur la croissance exponentielle du site de locations en ligne. Entre les débuts timides de l'année 2010 et l'accélération à partir de l'été 2013, Paris s'est soudain remplie de locations Airbnb, notamment dans ses arrondissements les plus touristiques. Sans surprise, le 18e (coucou le Sacré Cœur) et le 11e (coucou le canal Saint-Martin) arrivent en tête, talonnés par le 10e et le Marais. Ce dernier se démarque par un chiffre hallucinant : les hôtes Airbnb sont plus nombreux que les habitants !
Il faut dire que le Marais offre une autre statistique singulière qui pourrait tout expliquer : on y trouve une grande majorité de résidences secondaires ou de pied-à-terre. Autant dire pas mal de chances de voir des locations touristiques professionnelles qui refusent de dire leur nom, donc non déclarées. C'est contre elles que lutte la direction du logement de la ville de Paris, bien décidée à mettre un terme au phénomène. D'après la mairie, citée par Rue 89, « Vingt pour cent des locations dans le 4e arrondissement sont des meublés touristiques. » D'où une campagne récente en mai 2015 de descentes organisées dans certains de ces logements.
Du côté d'Airbnb, on collabore certes avec les autorités françaises, mais on s'émeut d'autant moins du problème que la part des Parisiens qui louent leur propre appartement occasionnellement reste très grande. L'arrondissement qui progresse le plus en ce qui concerne le nombre d'hébergements est le 15e, un endroit où les résidences secondaires se font rares. Les visiteurs, eux, viennent des Etats-Unis, de France et d'Angleterre, de plus en plus souvent d'Asie. Dans le 15e, le nombre de Chinois venus visiter Paris via Airbnb a ainsi augmenté de près de 400 % entre 2013 et 2014. Voilà qui risque de faire un paquet de gens à transporter d'un monument l'autre en taxi... ou en Uber.
Lire l'article entier dans le Wall Street Journal.