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Ils veulent tous être sur la liste. Ce ne sont pas des hipsters qui font la queue au Silencio, non, mais les joueurs français à travers le monde. Divulguée ce jeudi 12 mai, la liste des 23 sélectionnés pour l'Euro cristallise les discussions des footeux. Chacun y va de la sienne, oubliant que c'est sur Didier Deschamps tout seul que repose le choix, ultra délicat, des élus. Une chose est certaine, avec l'absence de Benzema, peu de stars du ballon rond feront partie d'une liste composée aux trois quarts de jeunes talents et le grand public risque de découvrir un paquet de visages. Pas de panique, Time Out vous aide.
1/ Antoine Grease Man
C'est la caution kawaii de l'équipe de France, la belle gueule des 23, le gendre idéal. Même quand il a succombé à la coiffure des Jeunesses hitlériennes (rasé sur les tempes, petite mèche au-dessus, style « undercut »), Griezmann n'a jamais vu sa cote d'amour baisser en France ou en Espagne, son pays d'adoption depuis qu'il a 15 ans. En effet, le joueur originaire de Mâcon est aussi le symbole d'une formation à la française en panne dans les années 2000, trop occupé à chasser le bourrin pour recruter un joueur jugé trop maigre et délicat pour réussir. Résultat, il a propulsé presque tout seul l'Atletico Madrid en finale de Ligue des Champions et il s'est imposé comme l'un des trois joueurs majeurs de l'équipe de France.
2/ Haters gonna love Hatem Ben Arfa
Hatem, moi non plus. Elle est facile, mais la blague résume bien la relation tumultueuse entre Ben Arfa et l'équipe de France, voire le foot en général. Il faut dire que le joueur est sans doute l'un des premiers en France à avoir grandi sous l'œil des caméras depuis l'enfance, à partir du documentaire 'A la Clairefontaine' sur le centre de préformation des futurs Bleus. A l'époque, Hatem montre déjà son double caractère, génial sur le terrain, emmerdeur en coulisses, quand il provoque une bagarre devenue culte avec Abou Diaby. Après avoir fait des vagues partout où il est passé, le prodige ressuscite cette année à Nice grâce à une sorcière rouge et noir nommée Claude Puel. Enfin mature, il avoue même qu'il est prêt à être remplaçant ou à faire le café pour être dans la liste des 23. En vain, probablement, et c'est bien dommage.
3/ Coman le barbare
C'est le PSG qui est content. Alors que le club a formé Kingsley Coman et l'a fait débuter en Ligue 1, c'est finalement la Juventus qui remporte la timbale et lui fait signer son premier contrat pro, gratuitement. Vite parti en prêt au Bayern Munich, Coman cartonne en quelques matches et s'impose comme le « super sub » du club, le remplaçant qui fait la différence. C'est d'ailleurs dans cette optique que Deschamps va le sélectionner. Il sait qu'avec ses qualités d'accélération, de centre et de dribble, le natif de Paris pourra faire la différence à la fin des matches. A surveiller de près cet été pendant l'Euro.
4/ The French Terminator
Avec un peu de chance, Laurent Koscielny pourrait devenir le second joueur d'origine polonaise à marquer l'histoire des Bleus. Le premier s'appelait Raymond Kopa et a hissé l'équipe de France en demi-finale de la Coupe du monde en 1958, le second n'a pas encore hissé grand chose à Arsenal, mais qui sait s'il ne portera pas l'équipe de France au bout de l'Euro grâce à un tacle rageur sur un petit Suisse. Petit-fils de mineur, Koscielny sait d'où il vient et connaît la valeur du travail, du genre à s'imposer sur la durée, à l'usure. On pourrait croire qu'il est lisse, mais dans une vidéo YouTube un fan anglais le surnomme « The French Terminator », ça vous pose un défenseur central, quand même.
5/ N'Golo dans la bonne case
Quand il a fallu cocher son nom sur la liste, Deschamps n'a probablement pas hésité longtemps. Pourtant, N'Golo Kanté n'est pas grand (mais il est vaillant) : 1m69 à la toise pour ce joueur dynamique originaire de Paris, passé par Suresnes, Boulogne-sur-mer, puis Caen avant de littéralement défrayer la chronique cette année à Leicester. Club moyen tout juste remonté en Premier League l'an dernier, Leicester vient d'envoyer à l'asile tous les bookmakers de la planète en devenant champion d'Angleterre, au nez et à la barbe de Chelsea, des deux Manchester, d'Arsenal ou de Tottenham. Un succès dû en grande partie à la sentinelle Kanté, qui gagne ses premières sélections en équipe de France et inscrit même un but contre la Russie. Pour aller à l'Euro, on parie que Deschamps décrochera le Golo.
6/ Un Tigres dans le moteur
« Un big mac pour Gignac ! » gueulaient, hilares, les supporters marseillais du temps ou Dédé trainé son spleen sur les pelouses de ligue 1. Alors qu'il a débarqué chez les Tigres l'an dernier, les aficionados mexicains réclameraient plutôt une statue pour leur attaquant vedette. Comme dirait Ribery : « C’est la routourne qui a tourné » pour André Pierre. Le sélectionneur Deschamps l’a bien compris et c’est sans aucune contestation qu’il devrait le choisir pour l’Euro, histoire que l'intéressé enfile quelques perles et un petit burger maison, à l’occasion.
7/ Lassminute.com
Toujours plus « Lass » d’évoluer dans une équipe marseillaise en perdition, la hype de la ligue 1 version 2016 devrait très certainement demander le divorce avec le club phocéen avant d’épouser une bimbo parisienne, barcelonaise voire londonienne à l’intersaison. En attendant, c’est en toute logique que Lassana Diarra viendra garnir le milieu de terrain des bleus à l’Euro, histoire d'apporter sa classe et sa niaque. Un trio avec Matuidi et Pogba. C’est sûr que ça a plus de gueule qu'avec… avec qui déjà ?
8/ Blaise en ville
Quand on débute une partie sur les Sims, on tombe forcément sur le personnage standard : le mec plutôt moyen dans chacune des caractéristiques. A première vue, Blaise Matuidi est un peu ce genre de joueurs. Pas vraiment rapide, ni vraiment technique, le milieu de terrain a un physique qui nous rendrait à peine jaloux, nous autres gringalets derrières nos bureaux. Et pourtant, celui qui admettait un jour s’être blessé après avoir tenté une talonnade a pris une autre dimension depuis l’arrivée de Verratti au PSG. Monté d’un cran, allant de l’avant, Matuidi ratisse le terrain façon Michel le jardinier et plante des buts. Il faut dire que depuis Saint-Etienne, le garçon a la main verte.
9/ Pas de fête sans Payet
Il y a des ex qu’on ne regrette pas d’avoir quittés, le genre de relou qui a complètement raté sa vie après la rupture amoureuse. Ce sentiment, Dimitri Payet doit forcément le connaître cette saison : après avoir laissé un navire marseillais en perdition sur le Vieux-Port, le milieu offensif a débarqué de l’autre côté de la Manche et semble se faire plaisir à West Ham. Avec 13 buts et 16 passes décisives, Dimitri s’éclate, joue les dernières places européennes avec son club, et se fait même récompenser par la Desch par une place de titulaire. On parie que le type plante un coup franc à l'Euro ?
10/ Paul position
Alors que Benzema passe une partie de son temps à faire les gangsters dans le dernier clip de Booba, Paul Pogba s’est imposé naturellement en son absence comme la superstar de cette équipe de France. Pour preuve, il y a peu, Karembeu le comparait au nouveau Zinédine Zidane, Juventus oblige. Andréa Pirlo pour sa part le considérait carrément comme le meilleur jeune joueur avec lequel il a évolué. Dans un autre genre, Pogba fait aussi le bonheur de son coiffeur. Celui-ci aurait déclaré qu’il était le plus beau terrain capillaire de l'histoire. Imaginez un peu, l’avenir de l’équipe de France repose sur un mec qui se fait graver des pokéball sur le crâne.
Article rédigé avec Houssine Bouchama.