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Annoncé depuis plusieurs mois et arrivé à bon port depuis fin août, le Bateau qui fume a pris ses marques sur les berges parisiennes en proposant les mêmes burgers et frites qui ont fait la réputation de son petit frère terrestre, le Camion qui fume. Depuis, une question nous taraude : ce food truck maritime apporte-t-il une véritable plus-value au projet de l’inarrêtable Kristin Frederick, trentenaire californienne et patronne des deux fumeurs les plus célèbres de la capitale ? Après tout, le Bateau ne fait que reprendre les recettes du Camion, proposant simplement un camion-buvette en plus. Professionnels jusqu’au bout et animés par l’envie d’un bon burger, nous nous sommes rendus du côté du port de Solférino pour satisfaire notre curiosité et notre faim.
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Premier bon point, qui relève cependant de l’aléatoire : il fait un temps splendide en ce vendredi midi. Le soleil darde les arbres aux feuilles encore verdoyantes, rendant la Seine plus brillante qu’à l’accoutumée et maintient une température suffisamment convenable pour déjeuner dehors, sur les marches du pont menant au Musée d’Orsay ou sur la barge prévue à cet effet. Car oui, ne vous attendez pas à embarquer sur un paquebot de luxe ou une péniche style Batofar pour déguster vos burgers : vous aurez affaire à une simple barge, assez grande pour accueillir une dizaine de personnes, le food truck du Camion qui fume ainsi que le nouveau camion-buvette.
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A bord, pas de capitaine de proue ou de cabine de contrôle, mais deux employés qui prendront votre commande, en plus de ceux présents dans le camion et en cuisine. En revanche, personne du côté de la buvette, qui ne sera utilisée que si la demande est effectuée. Les tables se comptent sur les doigts d’une seule main, et l’endroit se retrouve du coup assez vite bondé. On appréciera tout de même le décor maritime qui tranche avec tout ce qu’on a pu voir en matière de food truck.
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Sur le plan de la nourriture, pas de surprises : on retrouve avec plaisir ces excellents burgers, cette viande préparée avec soin qu’elle soit de bœuf ou de volaille, ces frites maison et ce cheesecake qu’on croirait venu d’une autre planète. Aucun produit à consonance maritime ne s’est immiscé dans cette carte déjà garnie, donc ne vous imaginez pas dévorer une parodie de filet-o-fish ou des beignets de calamar. En revanche, la buvette tourne au ralenti, sauf pour quelques menues boissons. L’horaire du midi explique sûrement ce fait et, à n’en pas douter, les bières et autres vins couleront à flots le soir venu.
Verdict ? Rien de finalement bien transcendant, mais rien de franchement décevant non plus. Plus que le concept maritime, on est davantage charmés par le cadre qui tranche avec ceux, plus conventionnels, du Camion qui fume (MK2 Bibliothèque, Parvis de la Défense) ou des autres food trucks parisiens. Kristin Frederick et ses acolytes trouveront sans doute d’ici là de quoi améliorer leur bateau et, qui sait, peut-être développeront-ils une flotte navale. En attendant la Fusée qui fume ?
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