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Vous étiez du genre à faire le mur quand vous aviez 14 ans ? Lorsque vous ne trouvez plus vos clés, vous procédez comme le commissaire Maigret et vous interrogez tous ceux qui les ont vues en dernier ? Quand on vous soumet une charade compliquée, vous réfléchissez tant que vous n'avez pas la solution, quitte à rester muet trois jours ? Alors les « escape game » sont faits pour vous ! Ces enquêtes dont vous êtes le héros ont le vent en poupe à Paris depuis deux ou trois ans. Dernier-né du genre, la Lock Academy joue la carte du détective à deux cents pour cent. Nous avons enquêté afin d'en savoir plus.
Dans l'entrée, une ambiance feutrée (dans tous les sens du terme, car les lampes sont tamisées par des feutres à la Hercule Poirot) nous accueille, le temps de prendre les dernières nouvelles dans la gazette du coin. Elles ne sont pas bonnes : le doyen Doyle de la Lock Academy vient d'être assassiné. Nous allons devoir retrouver l'arme du crime, identifier les suspects et enfin comprendre quel mobile a poussé le meurtrier à agir. Tout ça à partir d'une seule pièce, le bureau du doyen qu'il faut fouiller de fond en comble. Heureusement, nous ne sommes pas seuls : le fondateur de cette école de détectives, le professeur Lock, reste en contact avec nous pour nous tuyauter à coups de sms (il faut vivre avec son temps).
Une fois à l'intérieur, c'est une scène de crime remplie de bibelots qui nous attend. A en croire le nombre de coffres-forts, de cadenas et de mots codés, le doyen était du genre soupçonneux. On ne peut pas dire que les faits lui aient donné tort. Et c'est là qu'on enclenche deux mécanismes : d'abord notre fantasme de rock star ravie de saccager les lieux, puis nos méninges, qui s'actionnent pour associer entre elles les pièces à conviction dénichées. Rompus aux techniques d'enquête (journalisme oblige), nous parvenons vite à percer quelques secrets, parfois involontairement (mention spéciale à notre camarade Elsa, qui a trouvé la combinaison d'un coffre au pif), avant de bloquer plusieurs minutes sur un os, que nous rognerons au-delà du raisonnable.
On ne remerciera d'ailleurs jamais assez les escape games pour cette vertu : ils nous rappellent à quel point l'imagination humaine refuse de se soumettre aux logiques les plus évidentes. Méfiez-vous d'elle : votre cerveau agit pareillement à celui d'une poule qui chercherait midi à quatorze heures. Une fois l'enquête résolue, vous rirez aux larmes des hypothèses que vous avez élaborées, tels des complotistes patentés remplaçant la réalité prosaïque par des causes surréalistes. Ici, le storytelling plutôt bien foutu de l'histoire fonctionne sans qu'il soit besoin d'inventer des traquenards. A la Lock Academy, tout est élémentaire, mon cher Watson.
Quoi ? • La Lock Academy, une enquête dont vous êtes le héros.
Combien ? • De 32 € par joueur à 24 €, en fonction de l'équipe (de 3 à 5 joueurs).
Quand ? • A partir du 10 octobre 2015, de 10h à 22h. Durée totale : 2h.
Où ? • 26 rue Coquillière, Paris 1er.