Actualités

On y était : l'ouverture du nouveau bar à cocktails le RPR de Charonne

Publicité

Si vous savez que RPR signifie « Rassemblement pour la République » et qu'il s'agit d'un parti politique fondé par Jacques Chirac, alors ce bar est fait pour vous. Pas de politique ici, juste une volonté d'afficher la nostalgie des trentenaires parisiens, celle des années 1980, des cocktails flashy à la Tom Cruise, des sigles politiques incompréhensibles, de la musique d'Alain Souchon, William Sheller, Laurent Voulzy ou Vanessa Paradis. « Quand j'ai dit à mon père que j'ouvrais un bar qui s'appelait RPR, il était perplexe et m'a dit : "C'est quoi ton délire, là ?" », nous confie Julien, l'un des fondateurs du bar, dont le nom peut aussi se lire comme le « Repaire » de Charonne.

Déjà créateur du Pile ou Face et du Mini Pong à Pigalle, Julien a cette fois jeté son dévolu sur un ancien rade du 11e arrondissement. Il a conservé le comptoir d'origine, vaste et spacieux, une idée qu'il revendique même si elle n'optimise pas l'espace : « Quand on reprend un ancien bar et qu'il existe déjà un chouette comptoir, il faut le conserver ! Bon, là ce n'est pas très commercial parce que le bar occupe trop d'espace, mais tant pis, ça me plaît. » Il est vrai que l'étroitesse des lieux invite les gens au contact, au frôlement, à la prise de parole. Une chaleur humaine renforcée par une décoration confiée à un jeune cabinet d'architectes aux nombreuses idées, comme ces carreaux tracés à la main sur les murs blancs ou ces tubes de plexiglas qui réverbèrent la lumière derrière le comptoir, sur fond de boiseries et de petites lampes dignes d'un sauna scandinave.

Cette envie d'inventer, on la retrouve sur la carte. Envie d'un cocktail original ? Jetez-vous sur le Prosper Brûlé (12 €) aux saveurs de dessert, avec de la cassonade brûlée sur le dessus. Cassez-la et découvrez des arômes de whisky monkey shoulder mariés à la pomme et aux épices, une petite merveille qui passe toute seule. Plus classiques mais redoutables de fraîcheur, le Basil Smash (9 €) mélange hardiment gin botanist, basilic et citron, tandis que le Pisco Sour (9 €) agrémente cette eau-de-vie de raisin avec du citron et du blanc d'œuf. Un œuf qu'on vous propose d'ailleurs dur, au comptoir, pour un petit euro. Sur le pouce, on vous servira aussi un cornet de jambon bellota (7 €), une mozzarella di buffala (6 €) et du saint-nectaire et de la tomme (5 €). Pas de folie du côté des bières, Maes ou Brooklyn, mais un bon côtes-du-rhône bio du domaine Peysson.

Avec l'expérience, l'équipe du RPR a développé un vrai savoir-faire dans l'art d'accueillir les clients. Boudoir intimiste au fond, toilettes amusantes, serveurs aux petits oignons et sous-bocks en forme de quizz (celui qui le remplit en moins de dix minutes gagne un shot) : difficile de ne pas se sentir en terrain familier. Plus cosy que les anciens bars à hôtesses de Pigalle, l'endroit pourrait même ouvrir la journée pour faire coffee shop, estime Julien. Côté platines, oubliez l'indie rock ou la deep house, faites place à la variet française, à "Belle-Ile en mer", "Foule sentimentale", "Joe le taxi", "Mélissa" (la métisse d'Ibiza) ou "Diabolo menthe". Comme le disait de manière si touchante Fanny Ardant dans 'La Femme d'à côté' de François Truffaut : « J'écoute uniquement les chansons parce qu'elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D'ailleurs, elles ne sont pas bêtes. » Une devise que le RPR pourrait afficher à l'entrée.

Quoi ? • Le RPR repaire de Charonne, bar à cocktails.
Où ? • 114, rue de Charonne 75011.

À la une

    Publicité