Paris accueille son premier espace naturiste en plein air

Ils sont plus d’une vingtaine, le cul à l’air, à s’être déplacés dans cette partie du Bois de Vincennes ce 31 août. Bien que la grisaille et la pluie ont occupé le ciel les trois-quarts de la journée, ils ont tenu à se dévêtir de leurs fringues, s’alanguir pour un pique-nique et gueuler tous en chœur, devant la horde de journalistes : « Liberté ! » La raison ? Pour la première fois de son histoire, la ville de Paris a autorisé l’ouverture d’un espace entièrement gratuit consacré au naturisme.

Bien qu’il soit encore réduit au stade d’expérimentation – faisant suite à un vote au Conseil de Paris l’année dernière – , cet espace de 7 300 mètres carrés (l'équivalent d'un terrain de foot) accueille les nudistes tous les jours de la semaine jusqu’au 15 octobre, de 8h à 19h30. Et les autres, aussi : le lieu, délimité par les écriteaux « Vous entrez dans un espace où la pratique du naturisme est autorisée », est entièrement mixte, comprenez : accessible aux personnes nues comme celles habillées.

Une victoire, pour de nombreux élus, comme Pénélope Komitès – l’adjointe à la mairie de Paris en charge des espaces verts et interrogé par Libération. « Avec cette mixité, on voudrait faire évoluer cette vision ricanante du naturisme. Il faut démystifier cette pratique pour mieux la comprendre et éviter de s’imaginer des choses fausses. » Même enthousiasme de la part de Catherine Baratti-Elbaz, la maire socialiste du 12e arrondissement citée par Le Parisien : « Je suis très fière de cette ouverture et assez confiante sur l’acceptation des usagers du Bois. »

Bien entendu, cette décision réjouit surtout les adeptes de la pratique. En France, et selon les chiffres de la FFN (Fédération française de naturisme), ce n’est pas moins de 2,6 millions de personnes qui se livrent au naturisme. Surtout, cette décision permet à Paris de rattraper (un chouia) d’autres villes comme Barcelone ou Stockholm, où la nudité est autorisée partout sauf dans les endroits expressément indiqués. De là à déambuler au pied de la Tour Eiffel tétons à l’air, il y a un pas.