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Mis en scène par Valérie Müller et Angelin Preljocaj, 'Polina, danser sa vie' peine à convaincre dès qu'il sort de ses chorégraphies.
La frêle silhouette de Polina hante l’écran. Petits pliés et grands écarts forcés sur le parquet de l’école de danse, grandes enjambées dans la neige russe : dès les premières images du film, la petite danseuse brille par son irrespect des règles. Terne quand elle doit exécuter les exercices de souplesse de l’école, elle virevolte dans les bois, animée par l’extrême liberté qu’accompagne l’improvisation dansée. Alors que toutes les ballerines moscovites rêvent de faire carrière au Bolchoï, Polina s’échappe. Elle, dont le corps a été façonné par des centaines d’heures de danse classique, rêve de chorégraphies contemporaines.
Adapté de la bande dessinée de Bastien Vivès, ‘Polina’ raconte la trajectoire accidentée d’une danseuse russe, et le souffle de liberté qui l’anime. Un personnage énigmatique capté par la caméra bien trop anecdotique d’Angelin Preljocaj et Valérie Müller. Il faut avouer que l’exercice était périlleux : transmettre à l’écran la poésie du trait du dessinateur tout en déroulant le récit étape par étape. Et c’est peut-être en cela que le film pèche. En voulant à tout prix coller à une narration cinématographique classique, Angelin Preljocaj et Valérie Müller ont aplati le personnage, le réduisant à ses simples pérégrinations. Seules quelques très belles scènes de danse dans la neige, ou encore sur le port, se détachent de l’ensemble et de la banalité des castings et du flirt entre danseurs. Malgré la légèreté de Polina, le film ne décolle pas, et s’enterre plutôt sous les planches du parquet.
'Polina, danser sa vie' : bande-annonce
>>> 'Polina, danser sa vie' de Valérie Müller et Angelin Preljocaj, actuellement en salles