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A la découverte du nouvel espace créatif de Beaubourg, conçu pour les petits curieux de 9 à 12 ans
Quand l’ennui guette les mercredis, samedis ou dimanches après-midi, un conseil : emmenez votre progéniture au Centre Pompidou. Parce que c’est un monument incontournable du paysage culturel parisien, parce qu’on y trouve toujours des expositions de qualité et qu’il a la vue la plus imprenable de Paris après la tour Eiffel. Mais pas seulement ! Depuis 1977, l’Atelier des enfants propose aux bambins survoltés pléthore d’activités ludiques. Lieu de liberté créative juvénile établi dans les dédales vitrés de Beaubourg, il s’est vu agrémenté, en 2010, de deux nouveaux espaces (« Loufoques légendes » et « Contes à rebours ») puis, en 2014, d’un Studio 13/16 pour les ados.
Néanmoins, si l’Atelier des enfants accueillait une marmaille, avide de découvertes, âgée de 2 à plus de 16 ans, il subsistait encore un « no-man’s land » des 9-12 ans, soit trop vieux soit trop jeunes pour prendre part aux animations mises en place. Avec l’ouverture de La Fabrique, en septembre 2016, l’injustice faite aux pré-adolescents – notamment ceux désireux d’expérimenter les nouvelles technologies – s'avère à présent réparée.
Travail d’équipe sous la houlette d’un artiste
Née d’une envie d’initier le jeune public à des médiums et procédés de conception modernes – tels l’imprimante 3D, le stylo relief ou encore la découpeuse laser – tout en stimulant leur imagination, La Fabrique allie de manière équilibrée la pratique scientifique bien cadrée et la production sans contraintes cartésiennes de l’art plastique. Ainsi, on peut le dire sans crainte d’être décrié : La Fabrique n’a pas usurpé son titre de « FabLab » (pour « laboratoire de fabrication » en français).
Durant quatre mois, un groupe d’une dizaine d’apprentis inventeurs se retrouvent ainsi autour d’un projet collectif au long cours axé sur le design et l’architecture contemporaine, à l’image des tuyaux de Beaubourg – plus tard, la mode et la cuisine pourraient aussi être au cœur du sujet, nous chuchote-t-on. Guidé par un artiste en résidence ponctuelle au Centre Pompidou et accompagné par trois adultes formés à utiliser les machines du futur qui peuplent La Fabrique – dont Christine, une femme énergique et joviale qui dispense des préceptes philosophiques tutélaires à ses jeunes recrues comme « Si tu ne sais pas où le mettre, c’est qu’il ne faut pas le mettre » –, le groupe fait évoluer le projet à chaque séance, selon un story-board bien précis.
Par conséquent, les enfants ne ramènent pas le fruit de leur labeur individuel à la maison (juste un marque-page découpé au laser et une photo de leur œuvre, en souvenir). Une façon de leur enseigner la valeur du travail en équipe et l’importance pour chacun d’apporter sa pierre à l’édifice. Un système artistico-fordien en quelque sorte, basé sur la coopération et l'échange. Dès lors, il n’est pas non plus obligatoire que votre chérubin assiste à tous les ateliers (sauf si bien sûr, il en manifeste le souhait) : il peut venir quand bon lui semble sans jamais perdre le fil de l’entreprise en cours.
Faire éclore le talent des ingénieurs de demain
Chaque atelier hebdomadaire débute en effet par une remise en contexte de la création engagée et son avancée. Aujourd’hui, il faut construire la maquette d’une ville, mais aussi concevoir sa biosphère environnante, le rôle de tous les bâtiments qui s’y érigent, etc. Seule contrainte : les tours et autres éléments de décors ont été dessinés et modélisés sur ordinateur par le groupe précédent. A leurs successeurs, maintenant, de les imprimer en 3D et de les disposer sur la grande feuille de papier noir qui sert de support.
Les enfants retournent donc les immeubles miniatures, les empilent, les emboîtent, créent des passerelles en les mettant en travers les uns des autres. A force de négociations, de discussions entre eux, d’argumentations plus ou moins convaincantes – Angèle suggère de procéder des plus petites constructions aux plus grandes, Max réfute, tandis que Maël s’adonne à des tentatives d’édifications plus abstraites –, un complexe à la Le Corbusier s’élève sur la table. Il faut bien se mettre d’accord sur la composition car une fois les montages collés, on ne peut pas recommencer. Voilà qui apprend le raisonnement sans précipitation et la réflexion.
Car il ne faut pas oublier que, malgré les multiples technologies intelligentes dont les apprentis architectes font ici l’expérience – et qui leur facilitent drôlement la vie –, l’essentiel et principal outil de ces jeunes créatifs demeure un cerveau en ébullition. Et pour l’alimenter, pas besoin d’électricité : un bon goûter, bien mérité après une telle activité neuronale, suffira.
Quoi ? • Les ateliers de La Fabrique.
Où ? • Au Centre Pompidou, accueil à l'Atelier des enfants.
Quand ? • Enfant solo : les samedis, dimanches et tous les jours (sauf le mardi) pendant les vacances scolaires.
Centre de loisirs : mercredis et toutes les matinées pendant les vacances scolaires.
Combien ? • Enfant solo : 10 € par enfant, de 14h à 17h.
Centre de loisirs : 35 € par groupe de 12 enfants. Séances de 9h45 à 12h45 et de 14h à 17h.
Réservations sur le site du Centre Pompidou.