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Sacha Goldberger égaye la gare de Paris-Austerlitz jusqu'au 30 septembre

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Le photographe français qui détourne sa grand-mère en super-héroïne se remet sur les rails à la gare d’Austerlitz.

Mamika c’est lui ! Mais si, cette mamie exubérante délaissant le panier à tricot pour les collants en latex satinés, le casque de moto jaune pétard et, justement, les pétards de tous calibres. Eh bien Sacha Goldberger, à qui l’on doit ces clichés sortant du cadre, revient avec une nouvelle exposition à l’humour décapant. Un brin de folie sur 200 mètres, visible (gratuitement) entre la voie 1 et la voie 7 de la gare de Paris-Austerlitz. Et ce jusqu’au 30 septembre 2016. 

© Goldberger/C.Gaillard

Mamika
© Goldberger/C.Gaillard

Dans cette rétrospective d’une centaine de photographies, on retrouve donc Mamika dans des postures toujours plus incongrues, son côté mamie marteau ressortant à merveille sur le mur de briques. Mais pas seulement : déclinant son thème de super-héros barjots à l’infini (et au-delà), Sacha Goldberger imagine des portraits baroques de Superman, Batman et compagnie façon Rembrandt. Des ‘Super-Flamands’ en clair-obscur pour révéler la part d’ombre qui sommeille en tous ces sauveurs de l’humanité.

Ainsi, on s’amuse de voir Hulk en duc. Catwoman en baronne, avec un chat fraisé qui ronronne à ses pieds. Ou encore le tableau d’Alice au pays des merveilles joliment renommé ‘Jeune femme au lapin qui boit du thé’. Autant de preuves permettant à l’artiste de nous démontrer, avec esprit, talent et fantaisie, que concilier art, science-fiction et histoire n’est pas si compliqué. Le tout surmonté d’une pointe d’ironie.

© Goldberger/C.Gaillard

© Goldberger/C.Gaillard

© Goldberger/C.Gaillard

Excentrique mais pas insensé

Dérision, déraison ? Que nenni ! Bien que surréaliste et extravagant, le travail de Sacha Goldberger n’en est pas moins profond et pertinent. En témoigne la série ‘Meet my Mum’, qui fait office de locomotive à cette monographie de gare pour les voyageurs descendant du train. Celle-ci nous transporte en effet dans des décors surannés, rappelant sensiblement les toiles d’Edward Hopper. Et l’on y croise, accrochées au cou de leurs enfants, pendant sur leur dos tel un manteau protecteur ou oppressant, des mères – mais aussi des pères puisque ce sont des mamans poules comme les autres.

Des duos de personnages attachants d’universalité et une façon pleine de tendresse de rendre hommage à celles qui nous protègent, nous consolent, parfois nous étouffent et nous envahissent, mais qui sans discontinuer nous aiment. Que l’on soit au bureau, à la bibliothèque, dans le jardin ou dans l’intimité de sa chambre.

© Goldberger/C.Gaillard

Bref, comme le dit si bien Mamika lorsqu’elle découvre l’œuvre de son petit-fils (voir la vidéo), l’exposition de Sacha Goldberger à la gare d’Austerlitz « est plus qu’une réussite : c’est un scandale ». Où la banalité de notre quotidien se mue en originalité débridée. 

Quoi ? • Rétrospective de Sacha Goldberger.
Où ? • A l'intérieur de la gare Paris-Austerlitz, 85 quai d'Austerlitz, Paris 13e.
Quand ? • Jusqu'au 30 septembre 2016

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