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'Safari Typo', la mini-série d'Arte qui regarde la ville dans le miroir de ses lettres

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Gaz à tous les étages, Folies Bergères, Michel-Ange-Molitor, Boulangerie, 46 bis, Passage Verdeau... Ces mots qui jalonnent la ville, vous les lisez machinalement sur les enseignes de rue, sur les panneaux du métro, voire sur le macadam, mais vous n'y prêtez sans doute pas autant attention que Jean-François Porchez et David Poullard. Ces deux passionnés de typographie accompagnent chacun un des épisodes parisiens de la série 'Safari Typo', que nous avons pu visionner en exclusivité en partenariat avec Arte Creative. 

Et c'est un vrai plaisir de déambuler dans Paris avec ces deux lettrés du lettrage. Dans l'épisode numéro un, Jean-François Porchez s'attarde sur les typographies anciennes, comme celle de cette magnifique enseigne art déco pour un gymnase du 20e arrondissement ou le lettrage doré et typiquement parisien d'une boulangerie. Devant les arrondis étonnants de la fin de courbe du numéro 22 qui indique l'adresse, notre expert s'enthousiasme : « On dirait deux yeux... la typographie vous regarde ! » Comme le dit Jean-François Porchez, « il y a du chic, il y a du chien dans la typographie parisienne ! »

© Capture d'écran de 'Safari Typo'

Les panneaux des stations de métro nous rendent citoyens

David Poullard, lui, s'intéresse beaucoup aux liens entre le territoire et les mots, celui-ci contraignant souvent ceux-là. En ville, les lettrages sont réalisés sur mesure, afin de correspondre aux espaces réduits dans lesquels on les rédige : une petite plaque indiquant « Défense d'afficher », un couloir avec l'inscription « BUS » au sol, ou le cartouche « GAZ » sur les bouches d'égout. Mais l'archétype du genre demeure le panneau des stations de métro, qui dans la même largeur accueille des noms plus ou moins longs. Lettres espacées en gras pour « Jaurès », proportions étroites et maigres pour « Michel-Ange-Molitor ».

Dans ces mots urbains, David Poullard voit donc une forme d'égalitarisme. « Ce qui me parle dans ces lettres, c'est qu'elles s'adressent à moi non pas en tant que consommateur, en essayant d'être spectaculaires, mais au contraire leur constance fait qu'elles me rendent citoyen. J'y lis cette question de bien commun du service public. » Lettres humaines, nos enseignes en disent plus long qu'on ne croit sur Paris. Elles sont un marqueur identitaire fort et pourtant presque invisible de la ville, qui assurent au passant en un coup d'œil qu'il est bien ici et non ailleurs dans un autre pays.

'Safari Typo', à découvrir le 23 janvier sur http://arte.tv/safaritypo.
#SafariTypo

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