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Sortie du 'LookBook 2' chez Fluide Glacial : Salch se lâche

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Un jour, Eric Salch nous a confié qu'il ne pourrait pas faire comme Hergé parce que « ça le ferait chier de dessiner des sous-marins ». Du coup, il fait des croquis des gens qu'il côtoie dans la rue ou des personnalités qui font l'actualité. Leur point commun ? Ce sont tous des « fils du putes », sorte d'insulte amicale systématisée par Eric Salch et qui pourrait faire penser à « l'enfoiré » de Coluche. 

Après avoir cartonné avec son premier 'LookBook' paru en 2016, le dessinateur enfonce le clou et lâche la bride à sa verve insolente, pour ne pas dire anarchiste. Comme Renaud dans ses premières chansons (on trouve d'ailleurs un petit « hommage » trash au chanteur dans la BD), Salch dézingue à tout va, il fait ce que faisaient Reiser, Cabu, Vuillemin avant lui, il choque le bourgeois, le conventionnel, le professionnel de l'indignation. 

Des exemples ? Dans ce numéro 2, le dessinateur s'attaque à des sujets sensibles : la chasse, l'attentat de Nice, les migrants, Nuit Debout, les catholiques, les handicapés, les footballeurs... Pis, il commet un crime de lèse-majesté pour un artiste, à savoir ridiculiser son lecteur. Un petit croquis présente un cochon dans sa fange qui aperçoit de la confiture renversée face à lui. Une flèche « lecteur » vers le cochon, une autre « LookBook » vers la confiture. 

On aime Salch parce qu'il ne respecte rien, pas même sa propre personne, parce qu'il refuse de marcher à l'indignation facile, parce qu'il renvoie chacun à sa propre inhumanité, sa propre bêtise, sa propre bassesse. Pas de chouchous, pas de passe-droit, pas de privilèges, Salch, c'est la démocratie mise à la portée des fils de putes. 

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