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Cette revue intelligente, entre la bande dessinée et le journal d’actualité, destinée au moins de 20 ans (mais pas que !), débarque dans les kiosques ce mois-ci.
Des magazines pour ados, ce n’est pas cela qui manque. Mais puisque quantité ne rime pas toujours avec qualité, abonner son pré-adulte à Fan2 ou Cheval Mag semble être une fatalité. Oh là, malheureux ! Avant de commettre cette grossière erreur, sachez qu’il existe un bimestriel évoquant d’autres thèmes que le pansage équin et les starlettes préfabriquées : j’ai nommé TOPO. Aussi atypique que pédagogique, son premier numéro sort en kiosque au mois de septembre. Et il permettra à votre bachelier en herbe/futur diplômé de démarrer la rentrée sous les meilleurs auspices.
Voilà le topo…
Imaginée par l’équipe de La Revue Dessinée, TOPO est né de la plus belle intention qui soit : offrir aux jeunes une analyse sérieuse (mais pas barbante !) de l’actualité. Il faut dire qu’à une époque où l’information est déformée par l’ubiquité pressée d’Internet, les cerveaux n’ont pas le temps de digérer correctement les événements qui nous parviennent du monde entier.
Submergés, aiguillés dans des directions contraires, les esprits les plus malléables – et a fortiori ceux des adolescents – s’avèrent donc perméables aux théories les plus farfelues. Un constat alarmant révélé au lendemain des attentats dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Complot, manigance d’Etat et autres conspirations ont été avancés par bon nombre de collégiens-lycéens pour expliquer l’inconcevable. Apporter une lecture exigeante de notre temps à un public dérouté était donc plus que nécessaire. Ca, c’est pour la genèse du magazine.
Tandems de choc pour une culture au top
La force de TOPO, c’est donc ce fond éclairé, intelligent et intelligible. Cent quarante-quatre pages ciblées sur une poignée de sujets de société, susceptibles de parler aux moins de 20 ans. Du dossier dévoilant la vraie vie financière des YouTubeurs à celui interrogeant l’inaction du président américain Barack Obama sur l’interdiction des armes à feu aux Etats-Unis. Du témoignage d’un jeune Syrien réfugié au portrait de la chancelière allemande Angela Merkel. Et des rubriques originales, drôles mais toujours instructives comme Sans Contresens (qui décortique la sémantique d’un mot, ici « complot »), Tranche de l’Art (étudiant l’envers d’un tableau tel que La Joconde) ou Ca part en live (décryptant le comportement et les pratiques de fans pendant les concerts. En l’occurrence les punks crachant sur les Sex Pistols). Autant de feuilletons nous délivrant leur savoir sans condescendance, emportant le lecteur dans la fluidité et la concision de ces articles sous forme de comics.
Car le fond n’est rien sans la forme. Par conséquent, cette louable démarche journalistique développe également une audace artistique sans précédent. Les enquêtes, documentaires et anecdotes de culture G sont en effet menés par des duos rédacteurs-dessinateurs. Une association créative allouant un aspect ludique à cette sagace revue. Et pour accrocher un peu plus son jeune lectorat, TOPO n’a pas hésité à débaucher des auteurs de BD qui ne leur paraîtront pas étrangers.
Ainsi, pourront-ils retrouver Marion Montaigne, adepte de la vulgarisation scientifique au travers de ses fameux albums 'Tu mourras moins bête', qui tient une chronique humoristique sur les transformations corporelles à l’âge de la puberté. Mais aussi Benjamin Bachelier, Pochep, Nine Antico, ou encore Colcanopa, délaissant un temps Le Parisien Magazine faire un « graphic-guest ». Des styles divers et variés qui font, pour de bon, oublier la monotonie caractéristique des journaux généralistes.
Sans conteste, TOPO est donc la lecture, pas seulement de la rentrée, mais de toute l’année ! Et puisque TOPO s’adresse à tous, on parie d’ores et déjà que les parents le piqueront en douce à leurs enfants…
Quoi ? • TOPO, magazine d'actu dessinée pour les 14-20 ans.
Combien ? • 144 pages, 12,50 €.