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Toutes les collections des musées de Paris en ligne et en illimité

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Une petite révolution s’est opérée dans le monde de l’art mercredi 4 mai, avec le lancement de parismuseecollections.paris.fr. Développée par les musées de la Ville de Paris, cette plateforme s’inscrit déjà comme le nouveau site incontournable des amateurs d’art. Comme son nom l’indique, elle regroupe la plupart (et, au terme du projet, l’intégralité) des collections muséales parisiennes afin de mettre à disposition de tous les publics la richesse d’un patrimoine rare. Experts, étudiants ou simples curieux avides de culture peuvent à présent découvrir, en un seul clic, les œuvres précieusement gardées dans les réserves de nos grandes institutions. Mais aussi parcourir des archives inédites par ordre chronologique et thématique (Paris 1900, la Révolution française…), ou bien (re)découvrir un chef-d’œuvre jusque dans ses moindres détails. Chose qu’un petit cartel croisé au détour d’une exposition ne permet pas toujours…

Intelligent mais pas chiant

Tout ce contenu scientifique, cette charge d’informations savante, ne risquerait-il cependant pas de mener notre cerveau à la surchauffe, en même temps que notre ordinateur ? Point du tout ! Grâce à une interface graphique claire et épurée, la culture A (pour Art) apparaît étonnamment abordable. En témoigne cette intelligente ventilation des typologies d’objets et le nombre d’œuvres visibles dans chaque musée. L’aspect pratique et intuitif du site, permettant par exemple de zoomer sur les œuvres comme sur un vêtement lorsqu’on fait du shopping en ligne, rend d’ailleurs sa consultation extrêmement addictive. Difficile de s’arrêter quand on commence à jouer avec le moteur de recherche, effectuant une multitude de rebonds et de suggestions par artistes, style ou sujets représentés. De même qu’avec la frise chronologique livrant une vue évolutive de l’art au travers de 20 œuvres par siècle. Un joujou d’autant plus chronophage que, compte tenu de son « responsive design », le site est accessible partout et sur tous les supports. De la tablette au smartphone.

La fin des musées ?

A force de vouloir se moderniser et d’inviter un peu plus le virtuel sur ses plates-bandes physiques, les musées ne seraient-ils pas en train de signer leur arrêt de mort ? Avec un site Internet aussi complet, donnant à voir des œuvres presque jamais montrées à cause de leur fragilité – on pense ici aux estampes, photosensibles, devant rester cinq ans en réserve pour être exposées seulement deux ou trois mois –, les visiteurs ne risquent-ils pas de déserter les lieux ? Une fois encore, que nenni, puisque cette nouvelle plateforme a été conçue comme un complément de la visite et non comme un substitut. Grâce à elle, les particuliers peuvent préparer leur venue en amont, avec un bagage de connaissances plus solide. Quant aux établissements scolaires et aux personnes à mobilité réduite, ils bénéficient d’une accessibilité accrue que seul un portait numérique est capable d’offrir : dispositifs parlants, géolocalisation et guidage entre les salles, applications interactives, etc. Le plaisir du contact avec les plus beaux chefs-d’œuvre français n’est donc pas perdu, simplement amplifié.

De plus, en cas de fermeture temporaire d’un musée, le site offre toujours la possibilité de voir ses collections. Ce sera d’ailleurs prochainement le cas pour le musée Carnavalet, qui entrera en phase de rénovation en octobre 2016. Ainsi, pas de frustration, on pourra toujours admirer les gobelets en céramique sigillée qui s’y trouvent. Ouf, nous voilà rassurés !

C’est quoi la suite ?

Contre toute attente, malgré l’aboutissement plutôt épatant – quoiqu'un peu lent – de parismuseecollections.paris.fr, il ne s’agit que d’une « version 1 ». Celle-ci promet donc d'être alimentée régulièrement en œuvres (100 000 numérisations par an sont prévues jusqu’en 2018) et en fonctionnalités supplémentaires. A l’image d’une traduction anglaise du site ainsi que d’une newsletter pour ses abonnés, mises en place dans les mois à venir.

Plus futuriste cette fois, une numérisation en 3D des sculptures est également envisagée par les équipes des musées de la Ville de Paris. « Et pourquoi pas, à terme, reconstituer en réalité augmentée l’ambiance dans laquelle baignaient les collections présentées », imagine Rose-Marie Mousseaux, directrice du Musée Cognacq-Jay. Toutefois, avant que les tableaux de Maîtres ne se transforment en écrans tactiles, façon ‘Minority Report’ de l’art, faites déjà un petit tour de la Toile pour explorer sous un autre angle les toiles de Monet, Bonnard ou Modigliani. Et ce sans décoller de là où vous êtes ni payer un ticket d’entrée !

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