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Trois individus que l'on croise dans le train des vacances

Écrit par
Hannah Benayoun
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AAAAH! Les petits ont bientôt fini l’école, le BAC est plié, les exams achevés, il est grand temps de ressortir votre belle tente deux secondes, vos plus beaux shorts achetés en soldes (crise oblige) et de tailler la route. Mais avant d’atteindre le bout de l’horizon (ou le Limousin, ça dépend de vos moyens), il faut poireauter dans le train. L’occasion de passer en revue vos partenaires de voyage, non pas nos charmants compagnons à quatre pattes, mais nos congénères parfois étonnants bien décidés à déserter les tropiques parisiens et ses 75° quotidiens.

Celle qui est à la bourre

Ca fait 10 ans qu’elle doit retrouver ses amis d’enfance dans la vieille baraque des grands-parents à Nantes et chaque année c’est pareil. Elle prend son billet trop tôt, elle arrive trop tard, elle déboule comme une furie devant le panneau des départs, 3 minutes. Téléphone à la main, sac du boulot sur l’épaule gauche, raquette de tennis accrochée sur la droite, elle court comme une fugitive en cavale et slalome entre les voyageurs. Le train part dans 2 minutes, elle est celle qui se jette dans la voiture 12 et qui hurle « J’arrrrriive, attendez ! » En sueur, elle bafouille un « Pardon, désolée, oups, pardon » et elle rêve de s’écrouler dans son fauteuil pour les quatre prochaines heures de trajet. A condition que le vieux monsieur qui a décidé de squatter sa place réservée daigne sortir de son gros roupillon.

Le dragueur des grandes lignes

Pour lui, le moment des grands départs est aussi le temps des grands challenges amoureux. Il part au soleil, la peau déjà manifestement un poil tannée. Pantalon de flanelle blanc, chemise légère, on dirait une version Prisunic du 'Plein Soleil' de René Clément. Pour lui, aller à la Gare c’est comme se rendre au Salon du rencard : ON-SAIT-JAMAIS. Sur un malentendu… Un petit sourire en coin pour la demoiselle là-bas, et que je t’aide à porter ton sac (il l'a forcément évalué trop lourd pour vos frêles épaules), courbettes par-ci et sourire pathétique par là, il s’installe en face de sa proie pour peut-être la retrouver au wagon bar du TGV. Gare au gorille ou gorille de gare, on ne sait plus vraiment.

La jeune fille au pair ultra-organisée

Voyager seul(e) avec ses enfants peut être un choix, ou pas. Dans les deux cas, nul besoin de préciser qu’un minimum d’organisation est requis. Mais parfois, la gestion du périple par certains parents peut frôler la névrose. Exemple, la Mary Poppins des grandes vacances. Avec elle, aucun détail n’est laissé au hasard : les goûters sont rangés par ordre de grandeur dans le sac isotherme, les biberons remplis, les jeux pour Ipad téléchargés, et les enfants mis en mode vibreur ou silencieux. Pour ces parents, les vacances sont une entreprise personnelle, fondée sur un planning en béton armé. Les vacances, c’est du sérieux, pas question pour les rejetons de prendre trop de liberté. Casque sur les oreilles, totoche branchée dans la bouche, devoirs de vacances ouverts, le Paris-Bordeaux va s’annoncer mortel. Comme le CE1 en fait.

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