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« Mais dans quel monde vit-on ? » se demande-t-on lorsqu'un beau matin notre collègue nous parle de la dernière vidéo bizarre d’un « boucher turc » avec autant d’enthousiasme que lorsqu’il évoquait le dernier album de PNL quelques mois auparavant. Un boucher avec une technique pas très orthodoxe mais du sex-appeal et deux millions d'abonnés Instagram, c'est possible ?
Bon on le sait, on vit tout simplement dans un monde délirant, où les boulangers sortent avec des actrices bombasses, les chefs font la une des magazines et les bouchers caressent des carcasses sur de la musique de jeunes. Un monde où grâce aux réseaux sociaux, beaucoup de métiers artisanaux, auparavant réservés dans l'imaginaire collectif aux cancres du fond de la classe deviennent d’un coup bien plus sexy.
Fouetter puis fourrer d'herbe une volaille
Ni une, ni deux on file donc checker le compte Instagram de Nusret Gökçe, propriétaire d’une chaine de boucherie en Turquie. Et là nous découvrons ce mââââle viril au look de personnage entre 'Machete' de Robert Rodriguez et 'Le Parrain' de Coppola, cheveux longs et fins en catogan, chemise ouverte et lunettes de soleil. Sur ces photos on l'aperçoit en train de : fouetter puis fourrer d’herbe des volailles avec une moue mono-expressive, poser en costard entouré de morceaux de viandes, masser une vache ou encore exhiber son torse nu et luisant sur un chantier.
Bref, tout un tas de vidéos et photos hétéro-beaufs, ambiance pornfood (mais au premier sens du terme) prônant viandes érotiques, sportifs ultra célèbres (en vrac Roger Federer, Fabio Capello, Mesut Özil ou Manuel Neuer) et vieilles dames liposucées. Au final, un truc quand même assez sale et misogyne, à coté duquel le magazine Beef, très critiqué à sortie pour ses saillies machistes, apparaît presque comme la Bible du bon goût.