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C’est dans le bâtiment historique de la poste du 14e que l’équipe à l’origine de la Réserve Malakoff a établi son nouveau Q.G. d’art urbain.
Soyez prévenu : le LAB-14 est loin d'avoir la même fraîcheur et authenticité que le Grand 8 du street art qui nous avait fait rêver cet été.
En entrant dans ces anciens locaux de la poste, c’est à peine si l'on remarque l’installation animale en 3D de Mosko, tristement reléguée à l’entrée. On découvre ensuite un hall tapissé d'un enchevêtrement de graffitis évoquant les escaliers du 59 Rivoli. Et là, c'est non sans surprise que nous découvrons une immense galerie exposant les œuvres à la vente plus qu’à la découverte.
De grands espaces… et beaucoup de vide
Des tableaux de Seize, des toiles de Morne, Djalouz ou encore Pesca éparpillés sur les grands murs blancs de l’espace au rez-de-chaussée, et leurs prix bien affichés. En déambulant à travers les salles à la disposition compliquée à appréhender, on se retrouve parfois face à des mystères dignes des plus obscures expositions d'art contemporain. Comme par exemple ces néons récupérés de l'ancienne poste, négligemment posés dans une pièce et clignotant sous notre regard perplexe. L'intention de réhabiliter l'ancien mobilier est louable mais on a l'impression qu'il n'y a pas de véritable réflexion artistique derrière.
Autant dire que l’ambition du LAB-14 est presque aussi grande que sa surface : 1 600 m2 d’espace à investir mais un projet qui s’éparpille un peu, aux dépens des œuvres elles-mêmes.
L’art urbain en construction
Mi-résidence d’artistes mi-galerie, le LAB-14 se présente comme un lieu évoluant sous les yeux du public. En résulte des œuvres inachevées et des espaces mal exploités, qui se succèdent plus qu’ils ne se répondent. La visite des différentes salles est certes intéressante et certains artistes se distinguent clairement dans leur utilisation de l’espace (mention spéciale au duo Evazésir et son univers de bois et de portraits), mais le projet en lui-même peine à trouver sa cohérence, sa cohésion. A l'inverse de la Réserve qui avait su allier l'hétérogénéité des styles et l'émergence d'une œuvre globale.
Parenthèse éphémère pour un lieu voué à disparaître, le LAB-14 est en somme un parcours de street art en demi-teinte : un lieu dédié à l’art urbain au cœur de Paris qui promeut la diversité de ses artistes, mais malheureusement dans un cadre trop normé et circonscrit. Il faudra a priori attendre le 24 janvier pour le découvrir dans sa version finale, un mois avant sa destruction définitive. Le LAB-14, un laboratoire d'expérimentations artistiques et un bouillon de culture prometteur mais dont la formule ne prend pas.
Quoi ? • LAB-14, l’art urbain en construction.
Où ? • 140 boulevard du Montparnasse, Paris 14e.
Quand ? • Du 15 décembre 2016 au 26 février 2017. Du mercredi au dimanche de 13h à 20h. Nocturnes jeudi et samedi jusqu'à 22h. Fermetures exceptionnelles les 24 et 25 décembre ainsi que le 31 décembre et le 1er janvier.
Combien ? • 2 € l’entrée.