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'Wake in Fright' : le chef-d'œuvre ivre et solaire de Ted Kotcheff, en version restaurée et en DVD.

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Ce mercredi 1er juillet, on se réjouit de la sortie en DVD (chez La Rabbia) de la version restaurée de 'Wake in Fright', film-culte de 1971 réalisé par Ted Kotcheff, et monument de dérive hallucinée, dans une petite ville paumée au milieu du désert australien.

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Film véritablement culte (l’un des favoris de Martin Scorsese ou Nick Cave), ‘Réveil dans la terreur’ a tout du chef-d’œuvre maudit : détraqué, ivre, bancal, jusqu’au-boutiste, resté invisible pendant près de quatre décennies, pendant lesquelles même son réalisateur, Ted Kotcheff, le considérait comme perdu. Pourtant, si sa résurrection constitue aujourd’hui un bel événement, le film et sa folie continuent de résister aux classiques célébrations du genre. Car malgré ses quarante ans, ‘Réveil dans la terreur’ n’en reste pas moins rugueux, tordu, aveuglant de soleil – et de litres d’alcool ingérés. Ce qui le rend d’autant plus détonnant.

Au début des années 1970, John Grant (Gary Bond), jeune instituteur déjà désabusé, s’apprête à retrouver sa girlfriend à Sydney pour les vacances de Noël. Petite précision, l’action se déroule dans un bled paumé en Australie : aussi l’ambiance hivernale y ressemble-t-elle à une fournaise à ciel ouvert – oubliez donc sapins, lutins verts et cols en fourrure… Mais avant de s’envoler pour la capitale, John fait une halte dans la petite ville minière de Bundanyabba. Et ce qui ne devait alors que constituer une escale de vingt-quatre heures va finalement durer cinq jours, pendant lesquels notre jeune prof bien comme il faut va picoler sans relâche, en compagnie de rednecks plus dingues les uns que les autres. « Tu veux boire, mon gars ? Ou tu veux te battre ? Tu veux de la poussière et de la sueur, mon gars ? Il n’y a rien d’autre dans ce coin. »

Pariant son salaire dans un tripot improvisé, buvant cul sec la moindre pinte qui traîne sous son nez, John fait ainsi la connaissance de Doc Tydon (Donald Pleasence – célèbre pour avoir incarné Blofeld, le redoutable ennemi de James Bond, face à Sean Connery dans ‘On ne vit que deux fois’) : un ancien toubib cynique, alcoolique jusqu’au bout des ongles qui, s’il paraît d’abord relativement plus sain que les autres, se révèle bientôt le plus taré de tous les protagonistes du film – jusqu’à en devenir la figure centrale.

S’il reste sans doute comme l’un des films où l’on picole le plus dans toute l’histoire du cinéma, il faut préciser que ‘Réveil dans la terreur’ est bien plus que le simple récit d’une gueule de bois. Evoquant parfois le génial ‘Au-dessous du volcan’ de Malcolm Lowry par son climat étouffant et son éthylisme systématique, le film de Ted Kotcheff joue sur les registres, alternant burlesque inattendu, héroïsme de pacotille, humour noir, contemplation et cruauté sanglante – notamment lors d’une terrifiante chasse au kangourou. Une tonalité titubante, qui correspond à merveille à ce film désertique et nihiliste du futur réalisateur de ‘First Blood’ (le premier épisode et le seul valable de la série des ‘Rambo’). Une véritable étrangeté et un sommet du cinéma australien. A découvrir de préférence après un solide apéro.

>>>> 'Wake in Fright' (version restaurée) de Ted Kotcheff, avec Gary Bond, Donald Pleasance et Sylvia Kay.
Disponible en DVD (La Rabbia), à partir du 1er juillet 2015.

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