Il était temps. Temps que la France et Paris en particulier rectifient une anomalie : celle de n’avoir aucun espace dédié au photojournalisme - cette pratique qui combine série de photos et texte journalistique. Réjouissons-nous, depuis juin dernier cette époque est révolue. Un temple de la photo campe sur le toit de l’Arche de la Défense, surplombant les costards et les attachés case en contre-bas. Pour y accéder, et après avoir dépensé 15 € tout de même, vous devez emprunter une navette direction le 35e étage, à plus de 100 mètres d’altitude. Et là, c’est le choc : le spot maousse, dont les murs en béton brut sont recouverts de tirages alignés en rang d’oignon, s’étend sur 1 200 mètres carrés. Rien que ça.
En tout, il aura fallu deux ans de travaux pour finaliser le lieu. L’Arche, projet phare de Mitterrand, qui appartient à l’Etat et à d’autres groupes privés (La Caisse des Dépôts, Axa, etc.), avait dû fermer à cause de la vétusté de ses ascenseurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à sa réouverture on ne s’attendait pas à y découvrir un espace aussi ambitieux et engagé. « C’est une grande grande chance », se réjouit Jean-François Leroy, à l’origine du festival sudiste Visa pour l’image, et nommé directeur artistique de L’Arche du Photojournalisme. « Je trouve qu’on n'en fait pas assez avec cette pratique, il y a beaucoup d’espaces photo, et on s’en réjouit, mais le photojournalisme était un peu le parent pauvre… »