Soyons clair d’emblée : « le premier musée du street-art » est en fait la collection d’un homme, Nicolas Laugero Lasserre, installée dans les locaux de 42, une école d’informatique et d’apprentissage horizontal. L’appellation de « musée d’art urbain » est donc un paradoxe, et ce n’est pas le seul que cette visite nous réserve.
Nous suivons donc notre guide à travers les cinq niveaux de l’école pendant presque deux heures pour découvrir les 150 œuvres de street-art exposées. Photos, sculptures, toiles, fresques et installations se mêlent aux rangées d’ordinateurs, habillent les escaliers et égayent les salles communes.
Des pionniers du mouvement comme Jérome Mesnager et ses squelettes blancs ou Banksy et son humour décapant côtoient des artistes moins reconnus comme Gris1 ou Romain Froquet. Beaucoup de styles, d’artistes et de nationalités sont représentés, le tout rejoignant le principe fondateur du projet : partager l’art gratuitement et au plus grand nombre.
Informel sous toutes ses formes
Ce parcours constitue une belle approche du street-art mais contient aussi les limites de son envergure. On ressent aussi un peu de gêne en déambulant parmi les étudiants plongés dans leurs recherches, craignant parfois de les déranger en envahissant leur espace de travail.
Du reste, on ne peut que saluer cette belle et généreuse initiative – démocratisation de l’art urbain pour le plus grand nombre, entrée libre et diffusion de savoir entre artistes, médiateurs, étudiants et visiteurs –, et une démarche comme on n’en voit que trop peu. Malgré tout, on continue d’apprécier davantage le street-art dans la rue qu’in situ.