Repensé par l’architecte Zette Cazalas, l’espace paraît, lui, plus lumineux avec ses grandes baies vitrées donnant sur la tour Eiffel et ses matériaux clairs, tels le frêne pour le parquet ou le staff blanc pour les murs. Toutefois, c’est l’aspect nettement moins encombré du lieu qui constitue le changement le plus radical. Il faut dire que les équipes du musée ont opéré une sélection drastique parmi les 736 000 pièces que compte sa collection de cires anatomiques ou de crânes phrénologiques. Seuls 1 800 objets étant désormais exposés, le musée a donc pu libérer de la place pour installer des tables tactiles, des écrans géants et des pupitres en braille audio-guidants au fil du parcours. L’objectif de ces aménagements technologiques ? Rendre le savoir plus ludique et accessible à tous, sans exception. Dans ce vaste dédale aux allures de cabinet de curiosités, les petits et les grands ne voient donc pas le temps passer, trop occupés à apprendre en s’amusant. Visiter une yourte grandeur nature, toucher des crânes d’hommes préhistoriques (expérience sensorielle inédite) ou tirer sur des langues en silicone afin d’écouter des dialectes inconnus comme le pala’wan ou le mand (qui compte seulement huit locuteurs à travers le monde) : ce n’est plus une visite de musée mais presque une virée dans un parc d’attractions !
Plus qu’une rénovation, c’est une renaissance : terminées les vitrines vieillottes et surchargées qui perdaient le visiteur. Finie aussi l’archaïque répartition par zones géographiques où l’anthropologie ne se confondait pas avec l’ethnologie. A présent, les 2 500 m2 de la galerie de l’Homme qui jouxtent le Trocadéro sont divisés en trois questionnements – « Qui sommes-nous ? », « D’où venons-nous ? », « Où allons-nous ? » – abordant tout à la fois notre diversité biologique, culturelle et sociale.