Des contrôles de sécurité aéroportuesques causent de longues files d’attente à l’entrée du musée, mais ne vous laissez pas décourager pour autant : cette institution érigée en hommage au Martyr juif inconnu est un mémorial richement documenté et bouleversant de la Shoah, et vaut largement quelques minutes de queue. On entre par le mur des Noms, où sont gravés sur des dalles de calcaire les noms des 76 000 Juifs déportés de France entre 1942 et 1944. Avec le plein consentement, nous rappelle-t-on, du gouvernement de Vichy.
L’exposition permanente retrace l’histoire de la Shoah et rend compte des souffrances endurées par les juifs de France durant la période la plus sombre du XXe siècle, à travers des photographies, des textes, des films et des récits biographiques. Le parcours s’achève par un mémorial dédié aux enfants victimes de l’extermination nazie, constitué de 3 000 photo-portraits.
Dans la crypte, une étoile de David en marbre noir renferme le tombeau symbolique des six millions de juifs tués durant la Shoah. Au rez-de-chaussée, le mur des Justes vient quant à lui éclairer la noirceur des souvenirs invoqués par une lueur d’espoir, affichant les noms des quelque 2 700 personnes ayant porté secours aux juifs en France, au péril de leur vie.
De riches expositions temporaires viennent compléter la visite en se penchant sur des épisodes ou des figures majeurs de cette période. La mission du mémorial : enseigner la Shoah pour ériger « un rempart contre l'oubli, contre un retour de la haine et le mépris de l'homme », selon les mots du président des lieux, Eric de Rothschild.