Il y a bien des raisons pour aller visiter le nouveau musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine. D'abord, parce qu'il a le mérite de mettre (il était temps !) en lumière l'immense talent d'une artiste féminine autrement que le temps d'une exposition saisonnière. Ensuite, parce qu'il offre, au cœur de ses 2 600 m2 d'espace, une rétrospective non exhaustive mais très complète de la sculpture, discipline trop peu représentée au sein des institutions. Pour finir, parce qu'en incitant la culture à sortir de la capitale, le musée Camille Claudel démontre que les villes périphériques ont, elles aussi, un rôle primordial à jouer dans la diffusion de l'art à tous les publics.
Un projet de longue haleine
C'est en 2003, devant le succès d'une exposition consacrée à Camille Claudel à Nogent-sur-Seine, que germe l'idée d'un musée regroupant l'essentiel de ses œuvres. Une partie étant issue des collections privées de la petite-nièce de l'artiste, Reine-Marie Paris, une autre constituée de pièces acquises année après année, telles la ‘Tête d'Hamadryade’ ou ‘L'Implorante’. Prévue pour 2014, l'ouverture des lieux sera pourtant repoussée en raison de déboires et de surcoûts. Ce n'est finalement qu'au printemps 2017 que le musée sort de terre, mais cela valait le coup d'attendre !
Présentant 200 sculptures dont 43 œuvres de Camille Claudel – soit la plus grande concentration de créations de la sculptrice dans une institution –, le musée qui porte son nom rassemble également les collections de l'ancien musée Dubois-Boucher, qui compte parmi elles de nombreux virtuoses d’avant-garde (Jules Desbois, François Pompon, Antoine Bourdelle ou encore Auguste Rodin). Une compilation de chefs-d'œuvre et une mosaïque de styles qui donnent la sensation de visiter un atelier d'artistes plus qu'un musée.