Au fond d’une allée pavée, on découvre un hôtel particulier transformé en musée dont l’accès aux collections permanentes est gratuit. Il abrite surtout une vision, un climat : celui de l’époque romantique et de ses rêveries bourgeoises embuées de spleen et de néoclassicisme. L’ancienne demeure du peintre hollandais Ary Scheffer était, au XIXe siècle, le repaire de la société des arts et des lettres, au cœur du quartier foisonnant de la Nouvelle Athènes. Delacroix, Chopin et George Sand passaient des soirées à discuter autour du piano Pleyel, alors que Liszt et Dickens s’affalaient dans de profonds fauteuils Louis XVI, en attendant une fournée d’amuse-gueules.
Aujourd’hui, le musée exhale le parfum de cette époque fascinante. Ses collections rendent hommage à Scheffer, dont les toiles sont exposées à l’étage, et à George Sand, dont les souvenirs occupent le rez-de-chaussée. Pas sûr qu’une poignée de bijoux, d’aquarelles ou de médaillons lui ayant appartenu en disent bien long sur le personnage et les idées de l’écrivain – pas plus, d’ailleurs, qu’un moulage en plâtre de son bras droit. Mais qu’importe. La visite de ces jardins et de ces appartements éblouissants se laisse savourer par qui veut respirer un bon bol de romantisme ; tandis que des expositions temporaires viennent, à l’occasion, étoffer la programmation des lieux. Bonus : Rose Bakery s’occupe de la partie salon de thé, ce qui est encore une bonne raison de passer une tête.