Vous savez ce que c’est, les collections : quand on aime, on ne compte pas (surtout quand on est blindé). C’est ce qu’a dû se dire Emile Guimet, quand, en 1889, il a ouvert un musée à son nom dans un hôtel particulier de la place Iéna, histoire d’abriter sa vaste collection d’art religieux égyptien, asiatique et gréco-romain. Changement de cap en 1945, des années après la mort du riche industriel, le musée se concentre sur l’art d’Extrême-Orient, après que le Louvre lui a légué l’intégralité des œuvres de son département d’arts asiatiques.
Une collection d’arts asiatiques d’exception
Riche de 50 000 œuvres, dont certaines remontent au Néolithique, cette collection spécialisée, étoffée d’année en année, est aujourd’hui l’une des plus impressionnantes au monde. Copieux, le parcours du musée vogue de région en région, s’articulant autour des arts de l’Afghanistan, du Pakistan, de l’Himalaya, de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie centrale, avec des expéditions particulièrement fouillées au plus profond de la Chine, de l’Inde, de la Corée et du Japon. Sculptures khmères du Cambodge, mystérieux disques de jade chinois, verrerie afghane, bijoux moghols… La visite reflète un réel souci pédagogique : les explications contextuelles et techniques fusent, apportant un éclairage édifiant sur les œuvres. Exposée parmi quantité de Bouddha, Bodhisattva et Shiva, ne ratez surtout pas La Chaussée des géants ramenée d’un temple d’Angkor : sans doute l’une des plus belles pièces de l’exposition permanente.
Une annexe surprise
Après votre visite, passez une tête – c’est inclus dans le prix du billet pour le musée – à l’hôtel Heidelbach, une remarquable annexe à l’architecture néoclassique située juste à côté. Son trésor ? Ce jardin japonais de 450 mètres carrés, avec bambous géants, dalles de pierre, petits ponts en bois et point d’eau. On y repère aussi un pavillon réalisé par des artistes et charpentiers japonais, qui accueille les cérémonies du thé du musée Guimet. A signaler : l’hôtel Heidelbach et le jardin ont des horaires qu’on qualifiera d’alternatifs, alors passez un coup de bigo avant d’y aller.
Des voisins prestigieux
En ce qui concerne le voisinage muséal de Guimet, il est aussi remarquable que ses collections. Sur le palier, on découvre la quasi-totalité des gros musées parisiens, le tout avec une offre aussi garnie que diverse. Avec au choix : le Palais de Tokyo, le Palais Galliera, le musée d’Art moderne, le Quai Branly ou encore le musée Marmottan Monet… A vous de choisir.