Pauvre Petit Palais, si loin de Dieu et si près du Grand Palais. Malgré sa stature et son élégance, ce vaste palace à la gloire de la Belle Epoque, construit dans la folie de l’Exposition universelle de 1900, vit à l’ombre de son grand frère, qui se dresse tyranniquement de l’autre côté de la route.
En plus de lui valoir son épithète, cette proximité l’affuble d’un manque injuste de popularité. Parfois boudé des touristes et des Parisiens, le musée des Beaux-Arts du Petit Palais, dont les collections permanentes remontant jusqu’à l’Antiquité sont accessibles gratuitement, abrite pourtant un ravissant ensemble d’œuvres signées Poussin, Doré, Courbet et tout un tas d’impressionnistes. Les amateurs d’Art nouveau ne seront pas non plus en reste dans un sous-sol habité par le mobilier alambiqué d’Hector Guimard et le bestiaire fantastique du céramiste Jean Carriès. Le tout est épicé par quelques bijoux de chez Lalique et des expositions temporaires savoureuses (Rubens et Van Dyck, Carl Larsson, Oscar Wilde, Jean-Michel Othoniel etc.).
Bonus assez appréciable à Paris : le Petit Palais possède son petit jardin (un peu secret), avec bassin bordé de mosaïque, palmiers, colonnades et café avec terrasse où boire un coup avant ou après l'infusion de cerveau. Clairement pas si petit que ça, ce palais.